OCEAN’S 230

La question migratoire n’en finit plus de peser sur les relations de voisinage, témoignant encore de ce qui est devenu une habitude : réagir à chaque drame migratoire pour des raisons motivées par des ambitions de politique nationale.

  •  Alors que les exécutifs français et britannique ont signé un accord dans lequel le nouveau gouvernement du Royaume-Uni s’engage à payer €72.2m pour que la France augmente de 40% le nombre de ses patrouilles sur ses côtes, ainsi que des drones, et une flotte d’interception.
    • En outre une équipe d’observation sera envoyée des deux côtés de la Manche.
    • Derrière des chiffres qui paraissent signifiants, l’accord est d’abord conclu à des fins de politique intérieure pour les conservateurs britanniques, dont la promesse de reprise de contrôle des frontières par le Brexit achoppe sur les afflux records de migrants (40.000 déjà cette année selon le gouvernement, contre 28.000 en 2021).
      • Depuis 2018, le Royaume-Uni a versé un total de 200 millions d’euros à la France pour assurer des missions de sécurité intérieure entre les deux États.
      • Plus que jamais, la frontière britannique se trouve sur le continent.
  • Pendant ce temps, les tensions entre l’Italie et la France ont repris consécutivement au refus du nouveau gouvernement italien d’accepter l’arrivée de 230 migrants à bord du  navire de sauvetage de l’ ONG, « Ocean Viking »- une situation qui rappelle la crise causée par Matteo Salvini à l’époque ministre de l’intérieur, qui avait refusé l’accueil des migrants du SeaWatch en 2019, au mépris du droit de la mer.
    • Alors que ces migrants sont finalement accueillis à Toulon et maintenus en zone de rétention temporaire le gouvernement français, par son porte-parole Olivier Véran, a demandé « à l’Europe de se prononcer très rapidement sur les suites à donner » en ce qui concerne leur relocalisation ailleurs en Europe.
      • Les représentants italiens ont rétorqué qu’il était urgent de mettre en place un plan Marshall en Afrique pour dissuader l’arrivée de nouveaux migrants, affirmant leur conviction que ces navires de sauvetage des ONG agissent comme un facteur d’attraction pour les arrivants.
      • On s’étonnera cependant que le trafic d’êtres humains ne soit pas fustigé et ne semble pas être une priorité dans les discours, tout du moins.