L’autonomie stratégique européenne ne résiste pas aux choix néomercantilistes du modèle économique allemand.
- Même après avoir dû renoncer à la composante énergétique de son succès (l’accès garanti au gaz russe bon marché), Olaf Scholz en rajoute sur la composante commerciale (accès aux marchés et matières premières chinoises).
- Malgré l’opposition des membres de sa coalition et d’une partie des ministères le chancelier allemand Olaf Scholz maintient son projet de vendre partiellement le port de Hambourg à l’entreprise chinoise Cosco.
- Pour ménager les oppositions, la participation de Cosco dans le port a été réduite à 24,9 %, privant ainsi Cosco de droits de blocage formels.
- Cela reste, dans tous les cas, une cession de propriété dans une infrastructure stratégique non seulement pour l’Allemagne, mais pour toute l’UE – sans concertation de ses partenaires.
- Malgré l’opposition des membres de sa coalition et d’une partie des ministères le chancelier allemand Olaf Scholz maintient son projet de vendre partiellement le port de Hambourg à l’entreprise chinoise Cosco.
- Cette acquisition aurait une signification géopolitique similaire à celle du gazoduc Nord Stream 2, augmentant la dépendance de l’Europe vis-à-vis de la Chine.
- Néanmoins, le contexte a changé en Allemagne depuis Nord Stream et l’opposition à cette vente a été explicite, tant au sein du gouvernement que dans le grand public.
- Les médias relayant des documents fuités par le ministère de l’économie qui décrivent les critiques à l’égard du projet : sur les menaces pour la concurrence, l’autonomie stratégique et la sécurité nationale, car tout conflit avec la Chine entraînerait une perte d’infrastructures européennes.
- Cet accord avec Cosco est d’autant plus intéressant que la dépendance de l’Allemagne vis-à-vis des États-Unis en matière de sécurité s’est accentuée : après la décision américaine d’interdire la vente de semi-conducteurs à haute performance aux entreprises chinoises, il n’est pas irréaliste de supposer que J. Biden, ou un futur président américain, invoque cet accord avec Cosco comme levier pour obtenir des ventes d’armes à l’Allemagne en promettant de ne pas tenir compte de la coopération de Scholz avec la Chine.