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Prise de court par l’accélération du bouleversement géopolitique causé par la guerre, l’Europe se voit de nouveau confrontée à ses questions existentielles.

    • L’ancienne Première ministre ukrainienne, Yulia Timochenko, demande à l’Union européenne de reconnaître la nécessité de protéger la souveraineté et la sécurité sur tout le continent, de peur que sa propre sécurité et sa propre souveraineté ne soient paralysées par une nouvelle agression de la Russie.
      • Elle a ainsi appelé à la matérialisation concrète d’une structure de sécurité européenne renouvelée, au-delà de l’intégration de la Finlande, de la Suède et de l’OTAN.
    • Dans un éditorial pour le FT, la nouvelle ministre française des affaires européennes, Laurence Boone, a réitéré sa conviction que l’Europe doit enfin assumer son rôle de “puissance géopolitique”, citant la gestion de la crise du Covid et la stabilisation de la monnaie unique comme des exemples de réussite de la coopération européenne qu’il convient de répéter.
      • Appelant à une protection renouvelée de l’État de droit sur tout le continent, à une évolution des règles fiscales pour les investissements à grande échelle et à un soutien accru à l’ancrage des Balkans occidentaux dans la famille européenne, la ministre suit la tendance consistant à considérer la guerre en Ukraine non seulement comme une responsabilité civique des Européens à l’égard d’un État membre de l’Union européenne, mais aussi comme un moyen d’atteindre les objectifs de l’UE.
    • Enfin le premier ministre allemand Olaf Scholz, très critiqué pour sa passivité concernant la guerre en Ukraine, semble avoir décidé de sortir de l’ambivalence.
      • À Prague, à l’occasion de la présidence tchèque du Conseil de l’UE, il s’est prononcé le 29 août, dans un long discours d’orientation fondamentale, en faveur d’un engagement similaire envers le projet européen, citant la nécessité d’une action géopolitique, d’une réforme institutionnelle et de la souveraineté européenne parmi d’autres priorités à assumer par l’Union européenne.
        • Majorité qualifiée sur la politique étrangère en échange d’une majorité qualifiée sur les questions fiscales, c’est une nouvelle donne européenne que propose l’Allemagne – malgré les critiques sur son immobilisme.
  • Dans une interview à propos de son livre (D’une guerre à l’autre à paraître le 7 septembre) la vice-présidente de l’institut Rousseau Chloé Ridel revient sur les atermoiements historiques du projet européen et la difficulté des dirigeants actuels à là matérialiser une Communauté politique européenne comme suggéré par le président
  • Macron en proposant plutôt un statut de candidat matériellement inconséquent à l’Ukraine qu’elle ne peut pas utiliser actuellement, un manque de leadership et une incapacité à vraiment s’attaquer à la confusion existentielle de l’Union européenne.
  • Il reste à voir comment les dirigeants de l’Union européenne vont gérer cette nouvelle phase de remise en question – en l’état actuel des choses, l’Union semble être en équilibre entre une ambition peut-être irréalisable et un doute paralysant.