Du Covid à l’Ukraine, les certitudes économiques européennes sortent ébranlées des crises. Conséquence du conflit à ses frontières, l’UE suspend pendant une année supplémentaire, ses règles budgétaires. Ainsi les États membres seront autorisés à dépasser les plafonds de déficit et de dette publique, a annoncé la Commission européenne, ce lundi 23 mai, pour assurer la compétitivité de l’UE au niveau mondial.
- L’actuelle suspension du pacte de stabilité qui devait prendre fin le 1er janvier 2023, sera finalement prolongée toute l’année prochaine, et les règles rétablies au début de l’année 2024.
- Dès lors les pays européens ne sont pas tenus de limiter à 3% les déficits publics, et de limiter à 60% du PIB la dette.
- Cette suspension avait été activée lors de la crise de la Covid-19, en mars 2020. La prolongation est justifiée désormais par la guerre en Ukraine.
- Le vice-président de l’exécutif européen, Valdis Dombrovskis, a expliqué souhaiter « soutenir la reprise post-pandémie et simultanément préparer la sortie avant2030 de notre dépendance à l’énergie russe ».
- Selon l’Opinion, cette année de dérogation est également la conséquence de mauvaises prévisions économiques.
- L’UE fait face à une des plus grandes chutes jamais répertoriées.
- « Alors que nous prévoyions en février une croissance de 4% pour 2022, nous l’estimons à 2,7% » désormais, précise le commissaire européen à l’économie.
- Si certains États membres, dont la France, l’Espagne ou la Belgique ont salué la prolongation de la suspension des règles budgétaires de l’Union, d’autres comme l’Allemagne se sont montrés plus critiques.
- En effet, Christian Lindner, ministre allemand des Finances, estime qu’il est nécessaire de mettre fin à la dépendance vis-à-vis d’un endettement toujours plus important. Selon lui la lutte doit être la lutte contre l’inflation et la sortie des politiques budgétaires expansionnistes.