FORBAN

Dimanche dernier, le dirigeant nationaliste et populiste hongrois Viktor Orban, au pouvoir depuis douze ans, voit son parti remporter largement  les élections législatives lui garantissant, pour la quatrième fois consécutive, le poste de Premier ministre.

  • Si certains médias mettent en avant le fait que la guerre en Ukraine a pu « changer la donne », le dirigeant s’étant présenté comme un protecteur de la Hongrie, un garant de paix et de stabilité, d’autres estiment que sa réélection risque d’isoler le pays au niveau européen.
  • Le Grand Continent revient sur les liens tissés entre la Hongrie sous Viktor Orban et la Russie de V. Poutine, et montre que la guerre actuelle a pu pousser le gouvernement hongrois à opérer un potentiel « virage » dans cette relation.
    • De prime abord, cela peut dû au fait que V. Orban a assuré rapidement son soutien au gouvernement ukrainien, ainsi qu’aux sanctions décidées par l’Union européenne et l’OTAN.
    • Toutefois, l’article précise que ce revirement n’est pas complet. En témoigne l’annonce de Budapest de : refuser d’envoyer des armes en Ukraine ; de ne pas laisser transiter d’armes létales sur son territoire : et son opposition à l’hypothétique embargo européen sur le gaz et pétrole russe.
    • Certes, la menace de la guerre semble profiter à V. Orban sur le plan interne mais celle-ci ébranle la politique étrangère de ce dernier, et soulève les limites de son « ouverture à l’Est ».
      • Ce qui peut apparaître cocasse pour un ancien combattant de la Hongrie libre face à l’URSS.
  • Le positionnement de la Hongrie dans le contexte actuel est analysé telle une « insularisation » du pays au sein de l’Europe.
    • Alors que depuis trois décennies, le pays avec la Pologne, la Slovaquie et la République tchèque coopéraient au sein du groupe de Visegrad, la guerre semble avoir entraîné une implosion de celui-ci.
      • Après que soit annulée une réunion des ministres de la défense des quatre pays à Budapest et consécutivement au fait que les trois pays aient refusé de s’asseoir aux côtés de leur collègue hongrois, le politologue polonais Marcin Zaborowski a déclaré : « je ne sais pas ce qu’il reste de Visegrad ».
  • Politico appréhende cette période comme la fin de l’axe Budapest-Varsovie, la guerre ayant fissuré les fondations de la longue amitié politique entre la Pologne et la Hongrie.
    • Les deux pays ont fait cause commune, notamment sous les critiques de Bruxelles en matière de violation de l’État de droit et face aux sanctions européennes, et ont pu former une sorte de bloc idéologique.
      • Or, la Pologne semble « renforcée » par la guerre actuelle, notamment dans son positionnement contre la Russie ; dans son accueil remarquable aux réfugiés ukrainiens ; mais également, au soutien pour l’OTAN et les sanctions européennes.