EUROPEAN HISTORY X

Dans son allocution aux Français le 2 mars 2022, le président de la République, Emmanuel Macron, déclarait que : « la guerre en Europe n’appartient plus à nos livres d’Histoire ou à nos livres d’école, elle est là, sous nos yeux ». Dans son émission « Sous les radars » sur France Culture, Nora Hamadi s’entretient avec l’historien Johann Chapoutot sur cette résurgence “du tragique et de l’histoire”, dans le contexte de la guerre en Ukraine.

  • Depuis le début de l’invasion russe, le 24 février 2022, la presse mondiale et les personnalités occidentales cherchent une grille de lecture pour appréhender ces événements que vit actuellement l’Europe.
  • Cependant, selon Johann Chapoutot, parler d’un certain « retour de l’Histoire » entraînerait un malentendu de la signification même de l’Histoire, réduite au prisme de la violence, de la guerre, des armes.
    • « Un ‘retour de l’Histoire’ (…) est seulement la trame du temps et de la vie, la manière dont nous vivons et habitons le temps. Pour cela, nous n’avons pas besoin d’armes ni de violence. Il suffit de réfléchir à notre positionnement dans le monde, à notre mortalité, enfin, à notre vulnérabilité », précise-t-il.
    • Cette exaltation de la guerre est selon lui une forme d’immaturité.
      • Celle-ci est visible dans les plus hauts niveaux des États démocratiques, et pas uniquement dans les dictatures.
      • Toutefois, il reconnaît que Vladimir Poutine représente le paroxysme de cette immaturité, du fait de son manque de responsabilité et de profondeur mais aussi, de son isolement.
  • À propos du discours tenu par Vladimir Poutine le vendredi 18 mars 2022 dans le stade Luzhniki, à l’occasion du « 8e anniversaire » de l’annexion de la Crimée, il démonte historiquement et scientifiquement par ailleurs le contre-narratif de la propagande russe de la « dénazification ».
  • Dans ce contexte tragique et complexe, le rôle des médias est justement de bien remettre les principaux enjeux sur le devant de la scène, et de discuter des questions sous-jacentes.
    • Au-delà du conflit militaire en Ukraine, se pose ainsi la question des piliers de notre modèle économique : notre consommation d’énergies fossiles, la dégradation du climat, la question de la démocratie et de l’État de droit pour ne citer que ces cas.
    • Ce sont ces enjeux sur lesquels nos médias devraient se focaliser, pour sortir de la torpeur et de la sidération de la peur, et reprendre la maîtrise de « notre » destin, pour reprendre les mots de Johann Chapoutot.