Après trois semaines d’invasion russe en Ukraine la question se pose : cette guerre aurait-elle pu être évitée du côté de l’Occident. Agenda Publica revient sur les différentes approches et prises de positions.
- Dans un premier temps, les États-Unis sont en cause, et notamment le fait que le pays n’a pas pris en compte les préoccupations de sécurité de la Russie, jugées légitimes, depuis l’effondrement de l’Union Soviétique.
o Les désaccords sur la question de l’expansion de l’OTAN en Europe de l’Est remontent à l’époque de la chute du mur de Berlin, et n’ont jamais cessé.
o Les dirigeants et spécialistes russes estiment que les Occidentaux n’ont pas tenu leurs promesses en la matière, ce qui a été rappelé par Vladimir Poutine en 2007 et en 2014, juste avant l’invasion de la Géorgie et de l’annexion de la Crimée.
- Du côté occidental, est mis en avant le fait qu’il n’y a jamais eu d’engagement écrit des deux parties.
- L’ancien président soviétique Gorbatchev a accepté la réunification de l’Allemagne, en échange d’une période de quatre ans pour le retrait des troupes soviétiques en République Démocratique Allemande et de certaines restrictions quant au déploiement d’armes nucléaires et de soldats de l’OTAN à l’Est de l’Allemagne, sans avoir de garanties formelles que l’alliance militaire atlantique ne s’étendrait pas vers l’Est de l’Europe.
- Tandis qu’au sommet de Bucarest en 2008, les aspirations euro-atlantiques de l’Ukraine et de la Géorgie, et l’élargissement progressif de l’OTAN étaient reconnus. Ce qui pouvait accroître le ressentiment de la Russie.
- Dans un second temps, la question porte sur la position de la France et de l’Allemagne, mais également de l’UE dans son ensemble, pour avoir fait preuve de faiblesse et refusé des sanctions efficaces contre la Russie après l’invasion de la Géorgie en 2008 et l’annexion de la Crimée en 2014.
- L’article estime que si les sanctions de ces dernières semaines avaient été adoptées à l’époque, le président russe n’aurait probablement pas osé envahir l’Ukraine. Leur effet dissuasif, et leurs conséquences sur l’état de l’économie russe ne lui auraient pas permis de réarmer et de moderniser son armée.
- La politique allemande peut également être critiquée au regard de sa dépendance au gaz russe qui lui empêche de prendre une position tranchée à l’égard de la Russie.
- Certains soulignent aussi le rôle de la France, qui avait remis en cause le rôle de l’OTAN, Emmanuel Macron ayant qualifié la situation de l’alliance à l’état de « mort cérébrale ».