SEMICON

Étape supplémentaire dans la définition d’une politique industrielle comme levier d’autonomie stratégique, la Commission européenne a présenté, mardi 8 février, un paquet législatif sur les semi-conducteurs, en vue de renforcer la souveraineté technologique de l’UE.

  • Ce plan ambitieux de 42 milliards d’euros d’ici 2030 veut doter l’Europe de capacités suffisantes pour peser sur la scène internationale dans un domaine crucial pour l’ensemble de l’activité industrielle, des télécoms aux transports.
    •  Or, l’UE produit moins de 10% des semi-conducteurs dans le monde. Une baisse significative rappelle Le Monde : la production de l’Union s’élevait à 40% il y a trente ans.
    • Avec la mondialisation des chaînes de valeur, l’Europe s’est désinvestie de ce pan de l’économie, au profit d’autres régions du monde, à l’instar des États-Unis et de l’Asie.
  • À ce sujet, le Brussels Morning donne la parole au commissaire européen au marché intérieur, Thierry Breton, qui souhaite que l’objectif soit renforcé en doublant la part de production de puces de l’Europe de 10% à 20% d’ici 2030 sur la scène mondiale.
    • L’objectif est de sortir de la vulnérabilité qu’ont connue les industries après la pénurie mondiale.
    • Ce paquet législatif s’attaque surtout au frein récurrent des politiques industrielles européennes : une lecture trop stricte des règles de la concurrence.
    • Il s’agit donc d’assouplir les restrictions en matière d’aides d’État et vise à débloquer les investissements publics et privés dans les semi-conducteurs pour la recherche, la conception et la production européennes.
    • L’arbitrage consacre la revalorisation politique et culturelle d’une vision plus franco-allemande face aux interprétations plus strictement libérales en la matière, comme l’échec de la fusion Alsthom-Siemens l’avait illustré il y a quelques années.
  • Si les États-Unis et la Chine font également des semi-conducteurs un élément clé pour la souveraineté numérique, la Présidence française du Conseil de l’UE pourrait permettre à l’Europe de prendre un nouvel élan durant le premier semestre 2022, ayant fait de ce domaine l’une de ses priorités.