Sur le front ukrainien, règne une certaine confusion. Le 27 janvier, les États-Unis ont saisi le Conseil de Sécurité de l’ONU et ont, avec l’UE, annoncé des sanctions à l’encontre de la Russie si le pays lançait une offensive armée en Ukraine. Mais est-ce vraiment l’objectif de Vladimir Poutine?
- Dans l’arsenal de sanctions évoquées, la plus dissuasive semble être l’exclusion de la Russie du système de SWIFT, le réseau de haute sécurité qui relie des milliers d’institutions financières à travers le monde.
- Face à cette menace de couper le pays du système bancaire mondial, les législateurs russes ont répliqué en menaçant de suspendre les exportations de pétrole, de gaz et de métaux vers l’Europe.
- De son côté, l’UE envisage de bloquer le financement et les transferts de technologies destinés aux nouveaux projets gaziers russes. Et le 27 janvier, le secrétaire d’État américain a indiqué que le projet de Nord Stream 2 ferait clairement partie des sanctions en cas d’invasion russe.
o C’est un pari risqué, comme le souligne le think tank Bruegel qui rappelle qu’en cas d’offensive de la Russie, l’UE ne serait raisonnablement pas en capacité de subvenir à ses besoins en gaz jusqu’à l’été 2022.
o La Banque centrale européenne avertit que les sanctions économiques à l’encontre de pays tiers pourraient poser de sérieux problèmes pour la stabilité financière dans la zone euro ; le contexte géopolitique pourrait fragiliser la croissance mondiale, selon Le Monde.
- Cette dépendance européenne au gaz russe force l’UE à explorer de nouveaux fournisseurs. Kadri Simson, commissaire à l’Énergie, a déclaré qu’elle discuterait avec les Etats-Unis, l’Azerbaïdjan ou encore le Qatar quant aux possibilités de livraison de gaz vers l’Europe.
- Joe Biden et Ursula von der Leyen ont publié une déclaration conjointe, le 28 janvier, pour souligner que la diversification de l’approvisionnement énergétique de l’Union est une priorité.
- Conséquence paradoxale : l’OTAN dont le président français dénonçait “la mort cérébrale” est revivifiée.
- Si Vladimir Poutine souhaitait l’affaiblir l’OTAN, il a surtout permis de la remettre au centre de l’échiquier international, estime Politico.