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Ce vide stratégique occidental et le raidissement à l’égard de la Russie pourraient avoir une autre conséquence géopolitique d’importance majeure. Le 4 février, la Russie et la Chine ont publié conjointement une déclaration appelant l’Occident à « abandonner les approches idéologisées de la guerre froide », comme l’indique The Guardian.

  • Cette réunion diplomatique était le premier face à face pour le dirigeant chinois après deux ans sans avoir quitté son pays, depuis janvier 2020. C’était également un des rares déplacements pour V. Poutine qui, depuis le début de la crise pandémique, n’a quitté son pays que deux fois.
  • Dans le plus pur style de la guerre froide – dénonçant la guerre froide menée par l’autre camp – la déclaration commune s’inquiète de l’influence américaine et du rôle de l’OTAN et de l’AUKUS. Ces alliances militaires occidentales sont considérées comme étant déstabilisatrices des équilibres mondiaux, et touchent à des questions de stabilité stratégique.

o   Dans le cadre festif de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques d’hiver à Pékin, les dirigeants russe et chinois ont mis en scène et réaffirmé leur entente mutuelle, le président russe ayant salué les relations d’une qualité « sans précédent » de la Russie avec la Chine.

  • Pendant, ce temps, la partie de bluff stratégique continue. Le dimanche 6 février, un important contingent de renforts américains est arrivé en Pologne, dénombrant plus de 1700 soldats. De nouvelles arrivées sont prévues dans les prochains jours.
    • Selon le ministre de la Défense polonais, celui-ci devrait se déployer dans le sud-est du pays, sur le flanc oriental de l’OTAN.
  • Dans le même sens, la Première Ministre danoise s’est dit prête à aider l’Ukraine dans le cas d’une invasion russe, en lui fournissant du matériel militaire, celle-ci estimant que « la situation est plus grave que la guerre dans les Balkans ».