TO BEU OR NOT TO BEU

À l’occasion de la sortie de son ouvrage No demos ?, la philosophe Céline Spector revient sur la notion de souveraineté européenne, dans un entretien avec Ouest France.

∙       Cette notion de souveraineté est aujourd’hui au cœur des clivages politiques : le Brexit, l’arrêt rendu par le Tribunal constitutionnel polonais (voir EIH du 06/01), ou encore la candidature à la présidentielle d’Éric Zemmour, l’illustrent.

∙       Répondant en quelque sorte à l’éternelle objection de ceux qui considèrent qu’il n’existe pas d’Européens mais des Polonais, des Français, des Grecs etc., la philosophe désigne par « demos » l’ensemble des peuples des États membres de l’UE, une association des peuples ayant souscrit une certaine forme de contrat social européen.

o   Il existerait bien un certain « peuple européen » selon elle : une association politique, qui existe dans sa diversité culturelle, linguistique ou encore juridique.

o   L’UE doit être pensée comme une « république fédérative » précise-t-elle, où chaque citoyen trouve sa place grâce à un partage remodelé des pouvoirs, comme indiqué dans un article du Monde.

Entre une improbable Europe démocratique sur le modèle rousseauiste d’une souveraineté populaire, une impensable Europe fédérée sur le modèle jeffersonien d’un État-nation fédéral à souveraineté nationale et les différents replis nationaux sur la seule légitimité historique éprouvée des États-nations hérités du 19e siècle, il existe la voie étroite et sinueuse d’une démocratie européenne, comme le rappelait Edouard Gaudot dans une série d’articles à l’automne 2021 pour le Green European Journal, disponibles en français.