En vue de faire face aux défis qui pourraient compromettre les intérêts de l’Union, la « Boussole stratégique de l’Europe » (voir EIH du 09/09/21 et EIH du 18/11/21) présente des mérites en matière opérationnelle et semble surmonter la tendance européenne à s’attarder sur ledit soft power, certaines lacunes ont été soulignées par Riccardo Perissich.
- La première lacune de la Boussole est celle de la crédibilité car il existe un déséquilibre entre les menaces identifiées auxquelles doit faire face l’Union européenne et les éléments de réponse à ces défis proposés par le texte, notamment sur les 5000 hommes constituant la force d’intervention rapide (voir EIH du 18/11/21).
- Une des premières raisons de cette lacune est la question de la relation qu’entretient l’Europe avec les États-Unis et par extension avec l’OTAN.
- Certains pays européens perçoivent l’OTAN comme un instrument de domination des États-Unis.
- D’autres craignent qu’un renforcement de l’Europe en matière de sécurité et de défense vienne affaiblir l’OTAN.
- Selon l’auteur, ces deux récits sont faux. L’Union européenne ne parviendra pas à assurer une défense et sa sécurité sans la participation des États-Unis, tandis que le pays ne semble pas souhaiter se désengager de l’Europe.
- Pour Riccardo Perissich, une meilleure approche pour l’Europe aurait pu consister à concevoir cette stratégie de sécurité et de défense non pas comme une entreprise séparée de l’OTAN, mais plutôt comme une contribution à la création d’un pilier européen au sein de l’alliance atlantique.
- Une des premières raisons de cette lacune est la question de la relation qu’entretient l’Europe avec les États-Unis et par extension avec l’OTAN.
- Il évoque en outre une seconde lacune liée à la Chine et la zone Indo-Pacifique.
- La stratégie indo-pacifique de l’Union européenne est limitée aux dimensions commerciales et économiques.
- La raison de ces dimensions est la difficulté de parvenir à un consensus sur la question chinoise, et sur la manière d’y répondre ; le texte de la Boussole même est ambivalent, puisque la Chine y est présentée tantôt comme « un partenaire », tantôt comme « un concurrent » ou « un rival stratégique ».