ATOSME

Consécutivement à l’envoi de la proposition controversée par la Commission européenne d’une labellisation verte du nucléaire, le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton, a qualifié de “cruciale” cette ouverture afin de permettre à la filière d’attirer tous les capitaux nécessaires.

∙       Le commissaire estime que le nucléaire représentant au moins 15 % de l’ensemble du mix énergétique en 2050, 500 milliards d’euros d’investissements seront nécessaires d’ici 2050 pour les réacteurs de nouvelle génération ainsi que 50 milliards d’euros d’ici 2030 pour les centrales déjà existantes.

∙       L’acte délégué de la Commission fait l’objet d’une consultation jusqu’au 21 janvier 2022, elle devra ensuite être officialisée par la Commission, puis les Vingt-Sept auront quatre mois (renouvelables) pour la rejeter à la majorité qualifiée.

o   Toutefois, la tenue d’un vote n’est pas automatique et, en l’absence de majorité claire s’opposant au texte, ce dernier sera réputé adopté.

o   Le gouvernement français espère ne pas avoir besoin d’organiser ce vote qui divise fortement les 27. Même si l’Allemagne a indiqué qu’elle « ne cherchera pas de conflit avec la France ». « Nous savons aussi que nous ne sommes pas majoritaires en Europe », a assuré la secrétaire d’État allemande Anna Lührmann le 7 janvier 2022.

o   Pourtant, là où l’Allemagne a indiqué ne pas prendre part à une action en justice contre l’inclusion du nucléaire dans la taxonomie verte, le Luxembourg est au contraire prêt à suivre les pas de l’Autriche, deux gouvernements où les écologistes sont au gouvernement en coalition.

∙       Paradoxe : pour sauver le climat il faudrait aggraver l’exploitation des ressources naturelles. Voici ce que prétend un rapport de l’IFPEN, ex-Institut Français du Pétrole, qui explique que pour limiter le réchauffement climatique à 2 degrés, il faudrait utiliser une grande partie des sources de matières premières actuellement disponibles, notamment entre 60 et 90% du cuivre d’ici trente ans.

o   Emmanuel Hache estime que l’Europe manque d’une stratégie cohérente dans les substitutions de ressources.

o   D’autre part, le commissaire européen au Marché intérieur estime que les énergies renouvelables devront mobiliser 65 milliards d’euros d’investissements par an. “Il faudra ajouter à cela 45 milliards d’investissements annuels pour se doter d’infrastructures de réseaux supplémentaires.”