Maintenant qu’il est achevé, le gazoduc Nord Stream 2 reste un sujet majeur de tensions entre les États-Unis, l’Allemagne et la Russie.
- Les États-Unis et certains pays de l’UE y sont opposés car ils estiment que l’UE deviendra trop dépendante du fournisseur Gazprom.
- Washington a d’ailleurs pris des sanctions, le 22 novembre 2021, contre une entreprise liée au gazoduc, la société de transport maritime Transadria Ltd.
- L’AFP rappelle que le gouvernement américain est tenu de prendre régulièrement des sanctions contre des entreprises liées au projet, en vertu d’une loi du Congrès.
- D’autres membres de l’UE indiquent au contraire que ce gazoduc est nécessaire afin de garantir l’approvisionnement énergétique de l’Union.
- Un rapport de l’Entsog, l’association des gestionnaires de réseaux de transport, explique pourtant que la sécurité de l’approvisionnement en gaz de l’Union européenne est assurée, même s’il est important de prendre en compte des risques d’interruption des importations via l’Ukraine ou vers les pays Baltes et la Finlande.
- Le rapport prend en compte l’infrastructure gazière telle qu’elle est aujourd’hui, ainsi que les projets qui seront mis en service d’ici à janvier 2023.
- Un document classifié et publié par Axios indique que Berlin a exercé un lobbying intense pour convaincre les membres du Congrès américain de ne pas sanctionner le gazoduc Nord Stream 2, car cela « affaiblirait » la crédibilité des États-Unis et « porterait finalement atteinte à l’unité transatlantique ».
- L’argumentaire considère que Nord Stream 2 ne présente « pas une menace pour l’Ukraine tant qu’un transit raisonnable du gaz est assuré », et les sanctions potentielles contre le gazoduc sont qualifiées de « victoire pour Poutine », car elles diviseraient les alliés occidentaux.
- L’Allemagne propose cependant de prendre des mesures si la Russie venait à utiliser l’énergie comme arme envers l’Ukraine, sans pour autant préciser les critères spécifiques pour juger de cette utilisation. Les sanctions potentielles seraient des « messages publics forts » condamnant le comportement de la Russie et évaluant la suspension des réunions politiques.
- Le document indique également que les États-Unis et l’Allemagne soutiendront les investissements visant à atteindre un milliard de dollars via le Fonds vert pour l’Ukraine.