ATOOMI

La confrontation politique sur le nucléaire pourrait trouver bientôt une première conclusion, en forme de compromis très bruxellois.

    • Ainsi, la Commission européenne semble favorable à attribuer au gaz naturel et au nucléaire un label vert dans la taxonomie verte. Ce qui serait une victoire du lobbying très assidu mené par la France et ses alliés.
      • Une proposition en ce sens circule depuis la publication du tweet très inclusif, le 22 octobre dernier, d’Ursula Van der Leyen célébrant les énergies locales tout en insistant sur le “besoin d’une source stable, le nucléaire, et pendant la transition, le gaz.”
      • Pour les militants écologistes, ce document est une “honte scientifique” qui nuirait à la crédibilité de l’UE en matière de finance verte.
      • Les pays de l’UE antinucléaires rappellent de leur côté que l’énergie nucléaire “n’est pas bon marché et n’est pas fiable”, qu’il s’écoulerait trop de temps avant la mise en service utile des centrales nucléaires, avant de conclure que “c’est une stratégie très risquée et à impact limité ». (voir EIH 28/10 et 14/10).
    • Le premier critère identifié pour qualifier le gaz naturel d’“activité transitoire” est que les centrales à gaz ou les installations de cogénération ne doivent pas émettre plus de 100 grammes de CO2 par kilowattheure.
    • Des critères ont aussi été imposés concernant le nucléaire.
      • Ceux-ci s’appuient sur le rapport du Centre Commun de Recherche de l’UE (CCR) qui qualifie le nucléaire comme énergie éligible au label vert.
  • Le document est consécutif à une réunion des ministres de l’énergie de l’UE, la semaine dernière, au cours de laquelle douze pays de l’UE se sont prononcés en faveur de l’inclusion du nucléaire dans la taxonomie.
    • Ils s’appuient sur l’actuelle crise énergétique et le risque qui en découle de dépendance européenne vis-à-vis de l’importation de gaz des puissances étrangères pour insister sur leurs arguments.
      • L’uranium est disponible auprès de multiples sources, ainsi un monopole est très peu probable.
      • Seule une petite quantité est nécessaire pour produire une grande quantité d’énergie.
      • La plupart des exploitants stockent sur place des réserves d’uranium suffisantes pour garantir deux à trois ans d’exploitation, selon Foratom ; une pénurie est alors très peu probable.
  • Le journaliste Stéphane Foucart critique dans sa chronique l’attitude de certains dirigeants pour qui la transition écologique est avant tout une transition technologique.
    • En pleine COP26 et à la sortie du G20 à Rome, la question “comment réaliser la transition écologique ?” est primordiale.
    • Selon l’auteur, cette question entremêle deux enjeux : celui de l’avenir du système technique, et celui de l’évolution culturelle des sociétés.
    • Le second enjeu semble absent du débat public : le mot “sobriété” par exemple n’est jamais prononcé dans le discours.
      • Ainsi, il semblerait qu’aucune évolution de notre mode de vie ne soit nécessaire ou désirable.
    • L’innovation et la technologie permettraient de maintenir nos façons de faire, en effaçant tous les inconvénients qui y sont associés.
      • Comme si “plus de technologie est invariablement la seule réponse possible aux dégâts provoqués par l’accumulation de nouvelles technologies.”