LOW CARB

Le 28 juillet 2021, quatorze grandes entreprises françaises, réunies sous l’égide de l’association Équilibre des Énergies, ont adressé une lettre au Premier Ministre Jean Castex en proposant des solutions d’accompagnement à l’UE dans sa transition énergétique à partir de 2022, date à laquelle la France occupera la présidence du Conseil de l’UE pendant six mois.

  • Dans un entretien pour Euractiv, Brice Lalonde, président de l’association Équilibre des Énergies, a déclaré que les moyens n’étaient pas à la hauteur des objectifs européens : « L’Europe se trompe en disant que c’est l’efficacité énergétique qui va nous conduire à la décarbonation. Non c’est l’inverse. C’est la lutte contre les émissions qui est première ».
  • Les propositions des signataires – dont Total Énergies, EDF, Airbus, Safran ou encore Vinci – sont structurées autour de quatre axes de travail. Dans un premier temps, ils souhaitent affirmer la primauté de la réduction des émissions de gaz à effet de serre selon le principe de « Emission reduction first ».

  • Dans les 2e et 3e points, le texte recommande une dynamisation de l’économie européenne à travers la rénovation des bâtiments, le développement du réseau électrique et des énergies renouvelables, mais aussi la décarbonation. En effet, les signataires estiment que la lutte contre le changement climatique doit être un instrument de croissance économique. Parmi les priorités de la France, l’hydrogène, l’ajustement carbone aux frontières et l’efficacité énergétique devront être au programme.
  • Le quatrième axe de travail détaille le but de reconstruire un leadership technologique européen et français en se focalisant sur le développement de l’hydrogène, des batteries, du stockage du carbone, ou bien des technologies liées au nucléaire.

D’après le « New Energy Outlook 2021 », l’analyse annuelle de scénarios à long terme de BloombergNEF sur l’avenir de l’économie énergétique publiée le 27 juillet dernier, les analystes estiment que les émissions mondiales liées à l’énergie doivent chuter de 30% d’ici à 2030 par rapport à 2019.

  • L’analyse de cette année a été conçue pour soutenir le développement de stratégies et la planification à long terme, en particulier dans la perspective de la COP26 en novembre. Les prévisions sont construites à partir de trois scénarios suivant l’accord de Paris et les objectifs européens de neutralité carbone en 2050.

  • Ainsi, d’après les trois scénarios de perspectives énergétiques, l’électrification aura un rôle important à jouer, dans la mesure où l’électricité représentera presque la moitié desdits mix énergétiques, dans 30 ans, alors qu’elle en représente aujourd’hui 19%.
  • Le scénario vert est une voie nette zéro où l’hydrogène dit « vert » complète une utilisation accrue de l’électricité, du recyclage et de la bioénergie. D’après les prévisions, l’hydrogène atteindrait 22% de la consommation d’énergie finale en 2050 alors qu’elle en représente actuellement 0,002%.
  • Le scénario gris suppose une utilisation accrue de l’électricité et de l’énergie renouvelable, complétée par une technologie de captage et de stockage du carbone, et autorise le prolongement de l’utilisation de certains combustibles fossiles qui constitueraient encore plus de la moitié de l’approvisionnement en 2050.
  • Le scénario rouge – qui suppose que des centrales nucléaires modulaires de plus petite taille sont déployées pour compléter les technologies éoliennes, solaire et des batteries dans le secteur de l’électricité – porte la part de nucléaire à 66% contre les 5% actuels.