Les conséquences de la canicule européenne montrent l’interconnexion directe entre la stabilité économique et la biopréservation.
- Les records de chaleur enregistrés sur le continent européen et leurs conséquences sur le débit des fleuves et le niveau des barrages, cet été, ont eu des répercussions graves sur toutes les formes de production énergétique en Europe, du nucléaire à l’hydroélectrique, un domaine qui est déjà en état d’alerte en raison des relations diplomatiques tendues avec la Russie, dont les exportations de gaz et de pétrole soutenaient auparavant le système énergétique européen.
- En Allemagne, le charbon, sa principale source d’énergie, ne peut être transporté par ferry en raison de la baisse du niveau des eaux du Rhin, ce qui complique encore plus la sortie de la dépendance au gaz russe.
- De même, la production d’énergie hydraulique a été fortement ralentie par la chaleur. Cette situation est particulièrement préoccupante en Italie étant donné sa dépendance importante d’énergie hydraulique et devra très probablement recourir aux importations d’énergie russe.
- La France, persuadée de son indépendance grâce à la forte contribution de l’énergie nucléaire dans son mix énergétique, a aussi été affectée par la canicule, car les niveaux d’eau nationaux et l’augmentation de la température de l’eau ont entraîné un taux de corrosion accru dans un certain nombre de ses réacteurs nucléaires, avec les réacteurs de Tricastin (Drôme), Golfech (Tarn-et-Garonne) et Saint-Alban (Isère) confrontés à la perspective d’un arrêt, ce qui affaiblit son potentiel d’indépendance dans une période de guerre militaire et énergétique.
La Norvège a également déclaré que si les niveaux d’eau ne se rétablissent pas après cet été, elle devra se demander si elle sera en mesure de maintenir ses exportations d’électricité vers l’Europe. Cette stratégie insulaire face à la crise énergétique que l’hiver ne manquera pas d’apporter suscite quelques inquiétudes en Europe, où des nations pourraient être tentées de faire de même.