La dépendance de notre système productif agricole aux engrais azotés est telle que la crise gazière devrait entraîner des conséquences désastreuses pour la sécurité alimentaire dès l’année prochaine.
- Ainsi, Borealis, leader européen de la chimie, envisage d’arrêter une partie de sa production en raison des tensions liées au prix du gaz – car le gaz représente 80% du coût de production de l’ammoniac et n’est plus compétitif.
- Cette réduction de la production va déstabiliser l’approvisionnement en France en engrais azotés nécessaires à un certain nombre de produits agricoles clés (céréales, betteraves, colza…).
- En particulier ceux qui étaient persuadés, bien avant la crise, de ne jamais pouvoir produire sans ces intrants.
- Cette réduction de la production va déstabiliser l’approvisionnement en France en engrais azotés nécessaires à un certain nombre de produits agricoles clés (céréales, betteraves, colza…).
- Cette tendance à la réduction s’étend à l’ensemble du secteur et touche d’autres entreprises clés telles que BASF, Achema AB Lituanie, Nitrogenmuvek Hongrie et Grupa Azoty Pologne.
- Les restrictions russes sont doublement préoccupantes dans ce secteur spécifique, car la Russie était auparavant un grand exportateur de gaz mais aussi un fournisseur clé d’ammoniac et d’ammonitrate.
- Les tentatives de compensation des importations russes par la France sont difficiles car les unités de production françaises d’ammoniac et d’ammonitrates sont également confrontées à une réduction des capacités de production (arrêt Grand-Quevilly, réduction de la production à Ottmarsheim en Alsace…).
- Delphine Guey de l’Unifa ne veut pas « parler de pénuries à ce stade » mais « ce qui est perdu est perdu, on ne pourra pas surproduire en relançant les machines ».
- Il est donc nécessaire de s’approvisionner ailleurs en ammonitrate et en ammoniac – la Chine a réduit ses exportations de ces produits pour des raisons de stratégie intérieure et les accords commerciaux européens ont commencé à se tourner vers Trinidad et les États-Unis.
- « On risque de dépendre des importations sur lesquelles on ne maîtrise rien, ça va mettre à mal notre souveraineté alimentaire » déclare Antoine Hacard, Président de la coopérative Cérèsia et Président Section Métiers du Grains de la Coopeéation Agricole.
- Les semaines passent et la soutenabilité du modèle agricole européen est toujours en jeu (cf. EIH).