TRIBUTE TO JOHN LENNON

La guerre est sale – et ce n’est pas qu’une image. Dans une interview accordée au Green European Journal, Yevheniia Zasiadko, responsable du département Climat de l’ONG environnementale Ecoaction basée à Kiev, décrit les graves conséquences écologiques  de la guerre en Ukraine  sur le pays, conséquences qui pourraient effectivement s’étendre au-delà des frontières nationales et affecter le continent européen à long terme.

  • En collaboration avec les autorités régionales ukrainiennes et en recueillant des images satellites auprès de l’ONG néerlandaise PAX, la situation environnementale en Ukraine est étudiée en permanence.
    • Suivre les changements sur le terrain est devenu de plus en plus difficile, plus particulièrement dans les régions orientales de l’Ukraine, car les activistes climatiques, ainsi que les journalistes, sont susceptibles d’être arrêtés par les forces russes dans les zones occupées par la milice de Poutine.

  • Entre février et juillet de cette année, 377 cas de dommages environnementaux liés au conflit ont été signalés, rassemblés pour la plupart dans l’est de l’Ukraine, plus particulièrement dans les régions de Louhansk et de Donetsk.

  • Les dommages environnementaux résultant de ces assauts sur les régions orientales de l’Ukraine sont aggravés en raison de la forte industrialisation de la zone développée pendant l’ère soviétique.
    • Ainsi, les frappes russes, comme celle sur un dépôt chimique à Rubizhne, ont entraîné des fuites à grande échelle d’acide nitrique toxique, obligeant les personnes vivant à proximité à rester dans des abris anti-bombes et à fermer l’accès à l’extérieur.
    • Des situations similaires ont été constatées en ce qui concerne les attaques contre les mines de charbon, les lignes électriques et les pipelines de l’Ukraine, entraînant la propagation de substances toxiques dans la région.
      • Ceci est particulièrement préoccupant en ce qui concerne la pollution de l’eau, étant donné la capacité de cette pollution à se répandre, ce qui pourrait très bien conduire les citoyens russes à consommer de l’eau chimiquement polluée sur leur propre territoire.
  • E. Zasiadko souligne que ces événements actuels, qui nuisent au climat, continueront à entraîner des conséquences sur les terres ukrainiennes pendant très longtemps.
    • 20 % du territoire du pays a été touché par la guerre actuelle et un cinquième des zones naturelles clés du pays a été victime de dégradations, ce qui est particulièrement préoccupant pour les écosystèmes et la biodiversité du pays.
      • Elle estime qu’il faudra au moins 50 ans pour que l’environnement se remette du conflit.

  • Elle appelle avant tout à un renforcement des efforts diplomatiques pour mettre fin aux combats afin de minimiser leurs conséquences sur l’écologie ukrainienne.
    • Avec une nécessité impérative d’arrêter le conflit dans les zones susceptibles d’endommager les installations industrielles.

  • Elle appelle aussi à un plus grand soutien financier et économique de la part de l’Union européenne.
    • Cette dernière finance indirectement la poursuite de la guerre en Ukraine en raison de l’achat continu de combustibles fossiles russes et de l’incapacité à appliquer rapidement des sanctions qui affecteraient considérablement les capacités de guerre de la Russie.

  • Elle dénonce ce qu’elle perçoit comme une naïveté chez certains décideurs européens.
    • Ces derniers supposent à tort la compatibilité de la poursuite des importations de gaz russe et de la poursuite de la guerre, en insistant sur le fait que l’Europe est à la merci de Moscou au même titre que l’Ukraine.
    • L’UE et l’Ukraine doivent être unies, en termes de prospérité économique et civile mais aussi pour assurer la protection de l’environnement.