POL DANCE

En première ligne de la dépendance au gaz russe et au charbon, la Pologne envisage d’introduire du nucléaire dans son mix énergétique national. Dans la concurrence entre les technologies françaises, coréenne et américaine, le gouvernement a tranché en faveur de la société américaine Westinghouse, – une défaite pour EDF.

  • Il est cependant intéressant de noter, c’est que le discours public polonais n’a jamais pris au sérieux l’option française.
    • Un accord américain était déjà à l’horizon depuis l’accord de coopération nucléaire de 2020 signé entre la Pologne et les États-Unis.
    • Le réalignement potentiel aurait pu prendre place quand la Pologne a cru que le président français jouerait de son influence pour débloquer la situation du financement de l’UE pour la Pologne, au sein de la Commission européenne.
      • Ceci, côté français, n’a jamais été sérieusement envisagé.

  • Avec les importations massives de GNL américain en substitut de gaz russe, cette décision de la Pologne renforce encore un peu plus la dépendance de l’Europe vis-à-vis des États-Unis dans la mise en œuvre de sa transition énergétique.

  • Cette influence préoccupe la France.
    • Le président Macron s’est déjà inquiété de la loi Biden sur “la réduction de l’inflation” qui, selon lui, subventionne injustement l’industrie verte nationale américaine et sape les efforts européens.
      • Les États-Unis manipuleraient simultanément l’Europe sur le prix du gaz naturel tout en la sous-évaluant dans un certain nombre de secteurs technologiques clés.
    • L’autonomie stratégique et énergétique passerait par un renforcement de l’entente avec l’Allemagne pour créer un complexe industriel vert européen.
    • Les alternatives sont, en outre, peu fiables :
      • l’Italie ne semble pas vouloir envisager de partenariat dans les efforts de coopération ;
      • l’Espagne dépend trop d’autre paramètres de l’autre côté de la Méditerranée.
  • Le long voyage vers l’autonomie stratégique n’est pas un long fleuve tranquille.