Si les partenariats public-privé semblent indispensables pour mener la cyberguerre, cela implique de savoir quels acteurs privés sont de potentiels alliés. Ainsi, la nécessité de consolider les infrastructures numériques semble évidente, ne serait-ce que pour apaiser les inquiétudes à ce sujet. La récente controverse sur Huawei souligne certaines failles de l’Europe en la matière.
- L’Allemagne a lancé une enquête, en mars, pour examiner les composants des fournisseurs chinois de télécommunications Huawei et ZTE.
EUROPE GÉOPOLITIQUE
- Ceux-ci pourraient permettre à un État d’exercer un pouvoir politique ou de perturber les opérations de télécommunications.
- Les responsables de la sécurité ont pointé du doigt un composant de gestion de l’énergie de Huawei.
- Il pourrait être utilisé à des fins de sabotage, et pas seulement pour l’espionnage ou les fuites de données vers Pékin.
- L’examen, qui pourrait conduire les opérateurs à devoir retirer les composants fournis par les fournisseurs chinois, marque un changement dans l’approche de l’Allemagne à l’égard des équipements de télécommunications chinois.
- Berlin avait déjà été critiqué par les autorités de sécurité européennes pour sa lenteur à élaborer et à appliquer les mesures de sécurité de la 5G.
Au-delà de la protection des bases de données et des infrastructures de télécommunications, la cyberguerre implique aussi une guerre d’influence sur les plateformes numériques, ce que les récents déboires d’Elon Musk sur Twitter ont souligné.
- Selon les conclusions de l’ONG Reset, les récents changements apportés aux politiques de Twitter ont permis aux gouvernements autoritaires de Russie, de Chine et d’Iran de diffuser plus facilement leur propagande et la désinformation sur la plateforme.
- Twitter a notamment cessé d’étiqueter les médias contrôlés par l’État et les agences de propagande.
- Cela permet à leur contenu d’être automatiquement promu ou recommandé aux utilisateurs.
- Depuis ce changement, les comptes des médias d’État russes ont gagné 33 % de vues supplémentaires.
- Les agences de médias d’État en Chine et en Iran ont également connu des augmentations similaires de l’engagement.
- Musk a déjà fait des commentaires suggérant qu’il ne voyait pas de différence entre les promoteurs de contenu.
- Il en a le droit puisqu’il s’agit de sa société.
- Nous gardons en tête que pour lui «la plupart des médias traditionnels ont alimenté et nourri ces extrêmes polarisés, car ils croient que c’est ce qui rapporte de l’argent, mais, ce faisant, l’opportunité de dialogue se perd ».
- Quand on connait les capacités des bots sur les plateformes et les possibilités offertes par TwitterBlue, on peut douter d’un dialogue retrouvé.
- Les agences de médias d’État en Chine et en Iran ont également connu des augmentations similaires de l’engagement.
- Twitter a notamment cessé d’étiqueter les médias contrôlés par l’État et les agences de propagande.