KALLASNIKOV

Dans une interview pour The Economist le 17 avril 2023, la première ministre estonienne, Kaja Kallas, a évoqué la nécessité pour les nations démocratiques d’investir dans leur cybersécurité. Le monde est désormais confronté à une « cyberguerre ».

  • La Russie mène une guerre de l’information, une guerre de l’énergie et une cyberguerre parallèlement à sa guerre conventionnelle, estime K. Kallas.
    • C’est pourquoi les démocraties doivent agir pour se défendre dans tous ces domaines.
      • En défendant un monde où les règles s’appliquent encore et où la technologie travaille pour, et non contre, les sociétés démocratiques.
    • Les nations démocratiques doivent :
      • comprendre que l’intégration de la cyberguerre dans la guerre ordinaire est désormais une pratique établie ;
      • disposer d’une infrastructure numérique bien protégée ;
      • mettre fin à l’impunité des  acteurs dans le cyberespace ;
      • développer les partenariats public-privé dans la défense de l’infrastructure numérique.
    • Première ministre d’un pays considéré comme « pionnier en matière de cybersécurité », K. Kallas explique que toutes les nations démocratiques doivent se préparer à ce que la cyberguerre se poursuive même après la fin de la guerre conventionnelle et investir dans les réponses appropriées.

  • C’est aussi dans cette optique que la Commission européenne travaille, depuis 2022, à un projet de règlement pour une loi sur la cybersolidarité, dans le cadre d’un programme de cybersécurité plus large visant à renforcer la coopération dans la réponse aux cyberattaques à grande échelle.
    • La proposition devrait favoriser la coordination transfrontalière entre les secteurs public et privé en matière de prévention et de réponse aux cyberattaques et dispose d’un budget de 1,1 milliard d’euros.
    • La législation a été proposée pour la première fois en mars 2022 après l’agression russe sur l’Ukraine, une guerre très intensément menée aussi sur le front cyber.
    • Le règlement cybersolidarité associerait des entités publiques et privées, reprenant un modèle déjà en place en Ukraine.
      • Le premier pilier de la proposition est la mise en place d’un cyberbouclier européen, composé de centres d’opérations de sécurité nationaux et transnationaux dans l’ensemble de l’UE.
      • Le deuxième pilier est la création d’un mécanisme d’urgence cybernétique pour tester les vulnérabilités dans les secteurs critiques tels que l’énergie et les transports et fournir un soutien financier pour l’assistance mutuelle entre les États membres.
    • Une « réserve de cybersécurité », composée d’entreprises privées certifiées et dignes de confiance, est également proposée.