L’UE se déplace doucement vers un positionnement plus uniforme, mais continue de naviguer entre enjeux de droits humains, logiques de contrôle et tensions entre États membres.
- Ainsi elle cherche depuis la rentrée 2025 à renforcer le mandat de Frontex, en élargissement le rôle de l’agence pour :
- intensifier la coopération avec des pays tiers dans la gestion des migrations ;
- organiser des renvois forcés entre pays tiers, une option jusqu’ici rejetée par le Parlement européen en 2016 et 2019;
- et confier à Frontex un rôle dans des « plateformes d’expulsion » installées hors de l’Union.
- Ces choix, dictés par la peur politique plutôt que par la réalité économique, contredisent ses principes humanistes et ignorent son vieillissement rapide :
- l’Europe ferme ses portes alors même qu’elle manque de bras pour faire vivre ses sociétés vieillissantes (ES 22/9/22).
- Une “injonction contradictoire” probablement le mieux illustrée par la politique du gouvernement Meloni en Italie (ES 27/8/23) –
- comme le note The Economist dans un parallèle entre discours d’opposition populiste et action une fois en responsabilité.
- Cette tension en matière de politique migratoire s’illustre tout particulièrement sur la route méditerranéenne centrale avec la Libye où l’UE a externalisé la garde de sa frontière avec l’agence Frontex.
- En effet, le renvoi massif de migrants dans des centres de détention libyens était déjà en juillet pointé du doigt par Amnesty International sur les violations de droits humains constatées par l’ONU.
- Malte est un de ces théâtres de refoulement vers la Libye des migrants tentant d’accoster sur l’île.
- Ils voient bien souvent leurs appels de détresse ignorés dans la zone de recherche et de sauvetage (SAR) de Malte.