DASSAULT SICONNE 

Ah si seulement on pouvait faire des Airbus partout… Airbus illustre la capacité des Européens à coordonner recherche, innovation, financement et production, malgré des cultures et systèmes industriels différents. Comme le programme Erasmus, la firme d’aéronautique née en 1970 pour concurrencer les géants américains du secteur offre un modèle de coopération européenne que toutes les institutions, comme les décideurs, rêvent de dupliquer et d’appliquer – en particulier aux projets militaires. Or justement, en matière militaire les obstacles politiques sont beaucoup plus difficiles à surmonter : souveraineté technologique, interopérabilité, champions nationaux, les résistances sont structurelles.  

 

  • Pour tenter de relancer une coopération à la peine, Paris et Berlin ont donc, fin août 2025 remis sur la table une idée clivante pour relancer l’Europe de la défense : une « politique du meilleur athlète ».  
  • Dans un contexte de réarmement accéléré et de menaces multiples, l’objectif affiché est de : 
  • réduire la fragmentation des équipements,  
  • de concentrer les commandes sur les acteurs capables de livrer vite et à grande échelle,  
  • et de consolider une base industrielle qui peine à rivaliser avec les États‑Unis – autant de recommandations tirées des rapports Letta et Draghi (ES 11/11/24).  
  • Reconnait que l’Europe a sous-estimé la Russie et souligne l’urgence de renforcer la dissuasion nucléaire française et la défense européenne.  
  • Insiste sur le rôle central du couple franco-allemand pour la paix, la prospérité et la souveraineté stratégique.  
  • Il défend ainsi la coopération industrielle et militaire européenne, évoquant le FCAS et le MGCS, et plaide pour l’autonomie stratégique, notamment vis-à-vis des États-Unis.  
  • Macron met en garde contre les cyberattaques et l’influence russe sur les démocraties européennes. 
  • Il appelle à des sanctions renforcées et un soutien coordonné à l’Ukraine pour garantir la sécurité du continent. 

 

  • Dans cette optique, une stratégie européenne à l’horizon 2030 se dessine autour de quelques axes : 
  • Rationaliser les familles d’équipements et standardiser davantage (logique « meilleur athlète »), pour baisser les coûts et accroître l’interopérabilité. 
  • Sauver et stabiliser les programmes structurants : FCAS, MGCS. 
  • Protéger la souveraineté technologique (capteurs, moteurs, guerre électronique, logiciels) et réduire les dépendances extrarégionales. 
  • Prévoir des filets de sécurité capacitaires : upgrades des flottes actuelles (Rafale, Eurofighter) et intégration de briques 6e génération par paliers. 
  • Le problème, c’est que le « meilleur athlète » ne fait pas disparaître d’un coup les querelles de gouvernance.  
  • Le FCAS, projet emblématique censé livrer une 6e génération d’avion de combat, est de nouveau au bord de la rupture.