Avec 170 propositions concrètes pour accompagner l’innovation et la décarbonation sur le continent, le rapport Draghi prend acte de l’avantage compétitif développé par l’UE dans le domaine de la lutte contre le dérèglement climatique. Le rapport priorise l’innovation, avec l’idée que l’Europe doit profondément recentrer ses efforts collectifs sur la résorption du fossé qui la sépare des États-Unis et de la Chine, en particulier dans le domaine des technologies avancées.
- M. Draghi part du constat que le paysage industriel européen manque de dynamisme, avec peu de nouvelles entreprises innovantes créées ces dernières décennies dans une économie où prévalent des grands acteurs spécialisés dans des technologies matures (automobile par exemple) qui par conséquent investissent moins en R&D que leurs homologues américains.
- Un décalage cruellement illustré par les décisions de Volkswagen cette semaine: fermeture d’une usine et remise en cause de la garantie d’emploi à vie.
- Le rapport recommande donc de se focaliser sur les industries d’avenir et dans cette perspective de doubler le budget du programme-cadre de recherche et d’innovation pour le porter à 200 milliards d’euros sur 7 ans et créer une agence européenne pour l’innovation de rupture.
- En particulier sur l’Intelligence artificielle, le rapport envisage un ‘EU Cloud and AI Development Act’ et préconise une approche sectorielle qui ciblerait 10 secteurs prioritaires (automobile, énergie, santé, etc.) vers lesquels déployer des investissements massifs.
- Mario Draghi tient cependant à ce que l’approche soit fidèle aux valeurs européennes, avec l’idée d’opérer un rattrapage des États-Unis sur l’innovation, certes, mais avec une coloration européenne de formation et d’accompagnement vers l’emploi.