Contrairement à ce que nous écrivions la semaine dernière, il n’y aura pas 7 mais bien 8 groupes au Parlement européen. In extremis, un 3e groupe d’extrême droite a réussi à se constituer en fin de semaine, en particulier grâce au renfort de la seule élue “Reconquête” restant fidèle à sa formation. Fondé principalement sur le noyau dur de l’AfD, l’extrême droite allemande récemment exclue par ses partenaires français en quête de respectabilité (cf. EIH 27/5/24), et sur un partenaire polonais très virulent (Konfederacja), le groupe “Europe des nations souveraines” est fragile, car il accueille plusieurs délégations constituées d’un seul représentant.
- Il est en outre arrivé trop tard, et trop faible, pour participer à la distribution des postes à responsabilité du PE.
- Il aurait été certainement exclu par le jeu du cordon sanitaire qui refuse de distribuer des présidences aux groupes d’extrême droite, comme le nouveau “Patriotes pour l’Europe” récemment formé sur les dépouilles de “Identité et Démocratie” (cf. EIH 7/7/24).
- Sans cohérence propre et avec des rancœurs interpersonnelles réelles entre groupes, l’extrême droite et la droite radicale au Parlement européen ne parviennent pas à s’unir pour former la grande force patriotique et souverainiste qui pourrait disputer la 2e place aux sociaux-démocrates. FranceTV en détaille les caractéristiques.
- Toutefois, un groupe représente des moyens, du personnel et surtout une voix au chapitre et du temps de parole.
- Cela signifie pour de moyens pour le RN, dont plusieurs de ses membres et anciens membres seront jugés le 30 septembre 2024 pour détournement de fonds européens.
- Aussi même si cette division freine le poids institutionnel de la droite radicale et extrême sur les décisions et le processus législatif, son influence sur le débat européen peut sortir renforcée de cette tripartition…
- Le groupe Patriotes devient, avec 84 eurodéputés de 12 nationalités différentes, la troisième force politique du Parlement européen, derrière les PPE et les socio-démocrates.
- C’est Jordan Bardella qui en a pris la présidence, une partie de la presse le présente d’ailleurs comme une consolation permise par V. Orban après son échec à devenir Premier ministre en France.
- La question se pose de savoir si cette posture généreuse sera maintenue quand V. Orban aura terminé de jouer “au président de l’Europe”.
- Le ralliement du RN aux Patriotes de Viktor Orban confirme sa position pro-Poutine, en particulier.