Cette fin de semaine a notamment été marquée par la promesse de Dimitri Medvedev, ancien président de la République russe et membre de la garde rapprochée de Vladimir Poutine, de “faire vivre aux Européens un cauchemar permanent”. “Insuffler la peur de l’effondrement imminent de l’ensemble de l’infrastructure des pays européens” nous constatons cependant que cela fait un moment que c’est le cas. Les dommages sont visibles, la menace s’est avérée très perceptible à partir du confinement consécutif à la crise pandémique.
- Ces menaces persistantes et pilonnages de décrédibilisation – au moins depuis 2020 – ne découragent toujours pas de nombreux Géorgiens.
- On peut se faire la réflexion que si la construction européenne est critiquable voire vouée à l’échec, de nombreux Géorgiens semblent déterminés à choisir ce modèle plutôt que celui du Kremlin.
- Cette prise de position claire n’est toutefois pas aussi visible parmi les anciens candidats des Balkans.
- Si le Kremlin et ses alliés affirment que les Occidentaux financent ces troubles à l’ordre public et œuvrent pour la promotion de leur modèle – lourdement – dans les anciens Etats fédérés soviétiques, on se demande pourquoi ces efforts n’ont pas été visibles dans l’Union même.
- Le nombre de sièges occupés par des représentants de partis politiques favorables ou tolérants à l’égard du Kremlin à l’issue des élections du 9 juin semblent plutôt indiquer le contraire.
- Les connexions avec le Kremlin, pourtant dénoncées et faisant l’objet d’enquêtes ne semblent pas avoir convaincu de nombreux électeurs européens.
- La question se pose donc de savoir ce qui nous attend de pire, en ces temps de recul de la démocratie en général.
- En octobre 2023, la présidente de la Commission alertait déjà sur le fait que « L’intelligence artificielle permet désormais de créer des deep fakes incroyablement réalistes, ce qui pourrait avoir un rôle très déstabilisateur dans une campagne électorale ».
- Pour les derniers scrutins en Slovaquie, les preuves d’ingérence et de trucages de ce type semblent se cumuler de jour en jour, depuis octobre 2023 – l’affaire Monika Todova en témoigne tout particulièrement.
- Ce premier test raté dans la lutte contre la désinformation témoigne de l’influence disruptive de l’adversaire dans nos Etats de droit et fait craindre le pire pour les élections législatives françaises anticipées ainsi que pour les élections américaines.
- Ancien fondateur de Russie-Liberté, Alexis Prokopiev, pour la revue Esprit faisait le point à ce sujet, en avril dernier.
- Persiste cette impression que depuis le Brexit, les leçons n’ont toujours pas été retenues.
- Dans la narration promue par le Kremlin, le grand oppresseur du monde reste l’Occident et en particulier ses composantes, dans tous les cas, peu importent les abus actuels des autres puissances émergentes.
- La France, dans le récent cas d’intrusion en Nouvelle-Calédonie.
- Et ce, malgré un cas connu et pourtant analysé en Afrique francophone.
- L’Union européenne, on l’a vu, en Géorgie.
- Certes, la France en particulier a du mal à assumer son histoire coloniale.
- C’est indéniable et les avancées dans la reconnaissance des responsabilités se font encore trop timidement ou maladroitement.
- Beaucoup d’Européens eux-mêmes n’hésitent pas à qualifier “Bruxelles” d’oppresseur.
- La colère des agriculteurs cet hiver en témoigne.
- La plupart des nouveaux sièges remportés par des élus français le sont par des supposés “anti-système” voulant lutter contre cette oppression.
- La carrière de V. Orban ou celle R. Fico repose d’ailleurs sur ce discours – pourtant, si la Hongrie et la Slovaquie étaient encore sous le giron de Moscou, ces deux grands combattants de l’oppression auraient déjà été réduits au silence.
Malheureusement, pour l’instant, le seul effet perceptible de ces malaises est de faire oublier aux citoyens et au monde que la Russie est encore en train de tuer pour conquérir l’Ukraine.