Loin de la shakespearienne dramaturgie de la soirée électorale française (cf. ci-dessous), les élections européennes auront donné à l’UE un visage politique moins grimaçant que celui que lui promettaient les enquêtes d’opinion.
- Le premier enseignement est celui de la participation. Avec une mobilisation en légère hausse (à 51,2%) par rapport en 2019 (506%), le redressement de la participation et la fin de sa chute continuelle depuis 1979 se confirme.
- Cette participation accrue voit même des pics en Irlande, en Allemagne (64,8% un record depuis la réunification), ou dans les pays d’Europe centrale (Balkans insight fait le tour de la région).
- En France, l’abstention est plus forte à la plupart des autres élections, locales ou nationales, font remarquer certains observateurs.
- Même si la tentation de la sanction à l’encontre des gouvernements en place détourne encore les débats, les élections européennes ne sont plus ces “élections secondaires”.
- Deuxième enseignement : la vague brune a gonflé, mais elle n’a pas déferlé.
- La victoire du RN en France, ou des Fratelli d’Italia en Italie est sans appel.
- L’extrême droite arrive aussi deuxième en Allemagne (AfD) ou aux Pays-Bas (PVV), mais le visage de l’UE est celui du pluralisme (cf. la carte ci-dessous).
- On aperçoit quelques taches vertes ou jaune, témoignage de retournements étonnants (victoire des écologistes au Danemark ou des libéraux en Slovaquie).
- Il y a même des pays dans lesquels la droite radicale recule – et ce sont, ce n’est pas un hasard, celle où elle a sévi, en Europe centrale, tout particulièrement.
- Enfin, le virage à droite a sans nul doute été accompli, mais c’est surtout le PPE d’Ursula von der Leyen qui en a profité.
- Bastion des partis libéraux, les pays baltes (cf. ci dessous) ou la Finlande font ainsi le choix d’une stabilité politique et d’une confiance dans les orientations stratégiques du PPE, en particulier dans le soutien sans faille à l’Ukraine, le lien transatlantique et la défense européenne.
- Comme l’a exprimé la candidate du PPE, Ursula von der Leyen, le “centre a tenu”.