La présidente Ursula von der Leyen fait campagne. Mais si vous ne le voyez pas, c’est tout à fait normal. Tout d’abord cette campagne est l’une des plus mal couvertes en France depuis fort longtemps. Les Français comptent parmi les Européens les plus mal informés sur l’Union européenne, et la faillite des médias hexagonaux est, à ce sujet, exemplaire.
- Les études, comme celle de Théo Verdier pour la Fondation Jean Jaurès le montrent. Et les observateurs le soulignent.
- “Les médias français traitent moins ces élections que les précédentes de 2019”.
- Les enjeux sont complètement escamotés par le duo-duel entre la majorité présidentielle et son adversaire d’extrême-droite, jusqu’à la mise en scène particulièrement inappropriée, le jeudi 23 mai d’un véritable duel de 2e tour comme en répétition de 2027.
- Avec la complicité des grandes chaines du service public, au détriment de la dimension européenne, et du pluralisme comme le dénonçait très justement la tête de liste LR
- Ceci a été approuvé par ses concurrents.
- Quant à Ursula von der Leyen, elle est peut-être la tête de liste de la famille des conservateurs chrétiens-démocrates (PPE), mais elle sait que son élection ne dépend pas des citoyens.
- Le PPE sera selon toute vraisemblance, et les projections actuelles, la première force politique au soir du 9 juin 2024.
- Cependant, la réélection de l’actuelle présidente de la Commission est tout sauf une évidence.
- Depuis son investiture mitigée à Bucarest, elle sait que les clés du Berlaymont ne sont pas dans la discipline de vote des groupes politiques au Parlement.
- Ce sont les capitales qui décideront, au Conseil européen de la fin du mois de juin. Et ce sont elles qu’il faut convaincre.
- L’une d’entre elles en particulier : Rome dont la Première ministre G. Meloni est l’objet de toutes les attentions- au point de provoquer des réactions très vives.
- Sur la gauche du spectre, on relève celle du chancelier allemand social-démocrate, qui dénonce toute tentative de collaboration avec l’extrême droite.
- Posture politicienne ou signal politique ?
- Si la présidente allemande perdait soudainement le soutien de son propre pays, les jeux seraient alors complètement ouverts.
- Le soutien potentiel de la France à une alternative nommée “Mario Draghi”, affiché cette semaine dans une interview à Politico par Pascal Canfin influent eurodéputé Renaissance pourrait changer la donne européenne.
- D’autant que d’après les sources informées, Rome ne s’y opposerait probablement pas (cf. EIH 19/5/24).