L’actualité est marquée par une polarisation inhabituelle de la vie politique à l’approche des élections européennes. Si nous nous étions accommodés du fait que des relations douteuses, avec Pékin ou Moscou, étaient entretenues par nos dinosaures de la politique – et donc sans conséquence tangible, il va maintenant falloir se rendre aux urnes en ayant en tête l’existence d’une 5e colonne russe dans l’Union, pour reprendre l’expression de l’Opinion avancée il y a un an.
- En ce qui concerne les exécutifs, d’abord : le Grand Continent partage la carte des Etats qui ont félicité poutine pour sa récente réélection.
- Il n’aura pas échappé à un œil aguerri que la petite Serbie, Etat candidat à l’UE depuis 2012, se joint à la Biélorussie pour féliciter publiquement le principal responsable de la guerre de haute intensité à ses portes.
- Loin de lui rendre simplement la politesse au moment de sa propre réélection en décembre 2023, Aleksandar Vucic maintient la candidature de la Serbie à l’Union, tout en se vantant du partenariat stratégique qui le lie à la Russie.
- Ceci est d’autant plus inquiétant que le commissaire à l’élargissement, O. Varhelyi annonce de nouveaux financements à destination de la Serbie pour encourager son adhésion.
- Le commissaire – hongrois – à l’élargissement poursuit donc le positionnement de son parti d’origine, le Fidesz.
- En effet, Viktor Orban, Premier ministre hongrois, félicite aussi V. Poutine.
- Coté slovaque, R. Fico ne félicite pas V. Poutine pour sa réélection, mais de nombreux observateurs s’inquiètent de cette communauté d’interprétation de l’Etat de droit.
- Ceci revêt une saveur particulière, à l’heure de repenser notre diplomatie.