Alors que les médias se mettent lentement, mais progressivement, à l’heure des élections européennes, la campagne pour le renouvellement du Parlement européen, elle, a bien commencé. Fatigue des libéraux, affaiblissement des verts, affirmation des droites radicales, ambition des socialistes, mobilisation des conservateurs : Euractiv fait le tour des forces en présence, avec quelques infographies utiles.
- Au début du mois, la famille PPE (centre-droit, conservateurs) s’est réunie à Bucarest et a entériné la candidature de Ursula von der Leyen pour un deuxième mandat (cf. EIH 25/2/24).
- Cela s’est fait toutefois autour d’une plateforme singulièrement infléchie par rapport au mandat écoulé, promettant par exemple de revenir sur l’interdiction de vente des moteurs thermique, pourtant prévue pour 2035.
- On peut y lire évidemment le poids des industriels automobiles allemands (mais pas seulement) et une traduction concrète de la contestation du pacte vert, croissante depuis un an maintenant (cf. EIH 8/5/23).
- A Rome, la famille socialiste a choisi l’actuel Commissaire à l’Emploi, le Luxembourgeois Nicolas Schmitt pour représenter les sociaux-démocrates européens.
- A la fois comptable du bilan de la Commission à laquelle il appartient et tenu de s’en démarquer, celui-ci insiste sur la dimension sociale du Green Deal, dans une interview pour Contexte.
- A Lyon le mois dernier, les Verts s’étaient rassemblés derrière les députés sortants Bas Eickhout (NL) et Terry Reintke (DE).
- Le choix de l’expérience souligne Politico, puisque le député Néerlandais l’était déjà en 2019 aux côtés de l’Allemande Ska Keller.
- Enfin, les libéraux montrent une “tête d’affiche” originale sur la scène européenne, avec non pas un binôme comme les verts mais incarnée par trois personnalités.
- Issues de leurs composantes majeures :
- le député sortant Sandro Gozi (IT) élu en 2019 sur la liste présidentielle pour le Parti Démocrate européen dont est membre le Modem,
- Marie-Agnes Strack-Zimmermann (DE) députée FDP au Bundestag pour le parti européen ALDE dont n’est pas membre le parti macroniste Renaissance.
- Valérie Hayer (FR), actuelle présidente du groupe Renew et tête de liste en France portera la singularité française de la famille libérale – même si les difficultés en France devraient surtout l’inciter à faire campagne à domicile.