La plus grande force de l’UE réside dans sa capacité à agir de concert. Mais c’est aussi la plus grande faiblesse : le risque de la désunion. Contrairement à d’autres sujets, comme le Moyen Orient, l’UE a sur l’Ukraine fait preuve d’une unité sans faille – malgré les obstacles dressés par V. Orban.
- Les Etats membres de l’UE se sont accordés sur l’envoi de munitions – y compris non fabriqués en Europe, à l’initiative de la république tchèque.
- Les déclarations du président Macron sur l’envoi de troupes au sol ont aussi mis aussi en valeur les risques de désunion au sein de l’UE, qui n’avait jamais abordé cette question de l’engagement au sol.
- Le chancelier allemand et le premier ministre néerlandais notamment se sont prononcés contre cette proposition d’envoyer des troupes sur le front russo-ukrainien.
- Pour Olaf Scholz, c’est d’ailleurs un des arguments avancés contre la livraison de missiles Taurus, car c’est un équipement qui nécessiterait selon lui la présence de soldats allemands sur le sol ukrainien pour leur opérabilité.
- En outre, ce sont des missiles longue-portée qui pourraient atteindre le territoire russe.
- De leur côté, les Etats-Unis se sont opposés à ces annonces.
Dans un contexte où l’Ukraine faiblit et recule sous l’agression russe, la suggestion d’envoi de troupes du président de la République est un double message explique Pierre Haski dans son éditorial : si elle est sérieuse sur son engagement aux côtés de l’Ukraine, l’UE ne peut rester passive, surtout dans la perspective d’un désengagement américain.