Le malaise agricole est général à travers toute l’UE (cf. EIH 21/1/4) – et s’est transformé en éruption de colère ces dernières semaines, de Berlin à Athènes, de Madrid à Paris. Les agriculteurs européens ont convergé vers Bruxelles au moment du Conseil européen pour faire entendre leur voix et revendications.
- Les déclencheurs varient selon les contextes nationaux : plan de réduction des nitrates aux Pays Bas, fin de l’exemption fiscale sur le GNR en Allemagne ou en France, ouverture aux produits ukrainiens en Pologne, Roumanie, Slovaquie pour ne citer que ces cas.
- Les manifestations de colère se multiplient, blocages de routes, manifestations, déversements de produits agricoles.
- Avec le retour de cette maintenant vieille guerre fratricide entre agriculteurs français et espagnols.
- Déjà plusieurs pays sont confrontés à ces mouvements des agriculteurs.
- En Allemagne, la suppression de subventions considérées “nuisibles au climat” déclenche la colère des agriculteurs en décembre dernier.
- Les plus petites structures agricoles, à peine rentables, ont été particulièrement impactées.
- En Roumanie, les agriculteurs ont particulièrement peur de la concurrence avec l’Ukraine.
- Aux Pays-Bas, le mouvement agriculteur-citoyen BBB a émergé de la récupération politique de ce combat.
- Il était arrivé en tête aux élections provinciales et sénatoriales néerlandaises, mais n’avait pas renouvelé son score lors des élections législatives de novembre 2023.
- Il a aussi refusé d’entrer dans la coalition gouvernementale que G. Wilders peine à former.
- En filigrane, c’est la mobilisation de l’agro-business contre la stratégie “Farm to fork”, qui n’a jamais faibli depuis les premiers textes du Green Deal (cf. EIH 8/12/22).
- La FNSEA en France et COPA-Cogeca son équivalent au niveau européen dénoncent le pacte vert européen.
- Ils le trouvent trop contraignant, dans un contexte d’inflation et de concurrence forte avec les importations ukrainiennes notamment.
- Ils protestent également contre la réduction de l’usage des pesticides.
- La question se pose de savoir si le problème n’est pas tant le business des pesticides, dans certains pays.
- Leur lobbying intense a déjà permis le rejet par le Parlement du règlement SUR.
- Les réponses nationales aux révoltes agricoles ne peuvent s’affranchir d’une réponse commune et européenne.
- La Commission a lancé une consultation publique pour recueillir les avis des citoyens et des parties concernées par l’avenir de l’agriculture européenne.