Dans une note synthétique, Ivan Krastev, pour le think tank ECFR propose une analyse politique des enjeux de juin 2024 centrée sur la montée des populismes qui menace la cohésion de l’Union européenne.
- Selon la note, le spectre politique européen n’est pas simplement divisé entre gauche et droite, ni pro- et anti-intégration européenne, mais entre différentes « tribus de crise ».
- Tribus dont les membres ont été traumatisés par des événements clés survenus ces dernières décennies.
- L’Allemagne y apparaît comme le seul pays dont les citoyens choisissent l' »immigration » comme le problème qui les a le plus affectés.
- En France et au Danemark, le changement climatique est la crise présentée comme la plus importante.
- Les Italiens et les Portugais évoquent les turbulences économiques mondiales.
- En Espagne, en Grande-Bretagne et en Roumanie, la pandémie de covid-19 est le principal problème.
- Les Estoniens, les Polonais et les Danois considèrent la guerre en Ukraine comme la plus transformatrice des crises.
- Ces projections concordent avec celles des autres agrégateurs de tendances : les droites radicales et extrêmes devraient connaître une très forte progression, au détriment principalement des écologistes et des centristes libéraux.
- Selon l’ECFR toujours, les populistes anti-européens des deux côtés du spectre devraient arriver:
- en tête dans neuf Etats membres
- Autriche, Belgique, République tchèque, France, Hongrie, Italie, Pays-Bas, Pologne et Slovaquie
- et en deuxième ou troisième position dans neuf autres
- Bulgarie, Estonie, Finlande, Allemagne, Lettonie, Portugal, Roumanie, Espagne et Suède.
- Au final, près de la moitié des sièges seront occupés par des députés n’appartenant pas à la « super grande coalition » des trois groupes centristes (S&D, RE, PPE).