Publié le 16 mars 2023 par la Commission, le règlement « zéro émission nette » a pour ambition de favoriser la production de technologies propres sur le territoire de l’UE.
- Comme pour la taxonomie verte en son temps, la bataille politique porte sur les réponses à apporter à la question : qu’est-ce qu’une technologie propre ? Et en sous-texte : quid du nucléaire ?
- Au dernier Conseil de l’UE, sous présidence suédoise, consacré à l’énergie, deux groupes de pays se sont fait face.
- D’un côté, une « alliance nucléaire », menée par la France regroupant dix autres États membres.
- De l’autre, les neuf « amis des renouvelables » comprenant notamment l’Allemagne, l’Espagne et l’Autriche.
- Cette « bataille du nucléaire » rejoue les mêmes lignes de front que celle qui avait eu lieu au moment d’inclure ou non le nucléaire dans la taxonomie verte, conclue par une victoire des soutiens de cette énergie labellisée « bas-carbone ».
- Ici, les deux groupes tentent de s’assurer que leurs choix de production d’énergie soient favorisés par le « Net Zero Industry Act » et puissent disposer des aides publiques afférentes.
- Au dernier Conseil de l’UE, sous présidence suédoise, consacré à l’énergie, deux groupes de pays se sont fait face.
- La question la plus controversée est celle de l’attribution du titre de « stratégique » aux technologies de production d’énergie basées sur le nucléaire, qu’il s’agisse de la fission nucléaire classique ou des méthodes de production d’hydrogène à venir.
- Si le nucléaire est considéré comme « stratégique » dans le règlement « Net Zero Industry Act », il bénéficiera d’un certain nombre d’avantages clés, un « soutien particulier et sera soumis au critère de référence de production nationale de 40 % ».
- L’argument de la France et de ses soutiens dans la défense du nucléaire repose sur le fait que l’énergie nucléaire permet une décarbonisation rapide.
- À ce titre, ils s’inquiètent d’une déclaration d’Ursula Von der Leyen du 23 mars 2023 qui affirme que les méthodes de production d’énergie nucléaire n’avaient pas de valeur « stratégique ».
- Maladresse ou pas, cette déclaration provoque des angoisses et conforte les eurosceptiques qui ne manqueront pas d’y voir – encore – un coup de force allemand, alors que la présidente de la Commission européenne ne représente pas son État membre d’origine.
- Les États qui prônent l’utilisation exclusive des énergies renouvelables s’indignent à l’idée que l’argent des contribuables européens, par le biais du budget de l’UE, puisse servir à soutenir des projets nucléaires.
- Ce qui est compréhensible si eux, sur leur territoire national, ont fait le choix de sortir de cette énergie.