L’unanimité nécessaire pour que l’UE mène sa politique étrangère dote chaque Etat membre d’un veto. Pour certains dirigeants, c’est un levier de négociation très puissant dont ils ne se privent pas d’utiliser – voire d’abuser. C’est ainsi qu’au prochain Conseil européen (13-15 décembre), le sort de l’Ukraine tiendra en partie au bon vouloir de V. Orban.
- Trois sujets majeurs concernent Kiev : l’ouverture des négociations d’adhésion à l’Union européenne, un soutien financier de 50 milliards d’euros et une aide militaire de 20 milliards d’euros. Et V. Orban compte bien monnayer sa non-opposition.
- Ainsi, les autres Etats membres pourraient décider de lever le gel des fonds européens pour la Hongrie, mais rien n’indique que le Premier ministre hongrois changerait pour autant de position.
- En effet, sa proximité avec le Kremlin en fait une sorte d’intermédiaire.
- Le président français s’est mobilisé, en organisant avec V. Orban une rencontre sur les « volets du soutien européen à l’Ukraine”.
- Charles Michel, le président du Conseil européen, s’est aussi rendu en mission à Budapest pour convaincre le premier ministre de ne pas utiliser son veto.
- Mais Orban ne semble pas trop sensible à ces prières, il dit préférer la mise en place d’un partenariat stratégique à la place d’une adhésion à l’UE.
- Il met en avant le manque de consensus au sein de l’UE.
- La solution ne pourra être que politique et certainement pas uniquement dans le déblocage éventuel des fonds européens promis à Budapest.
- Cependant, les questions financières pourraient peser.
- En effet, un autre sujet majeur lors de ce sommet sera la signature de la dernière proposition de compromis sur la révision du budget septennal de l’UE.
- Elle prévoit d’importantes coupes budgétaires et la réaffectation de fonds.
- Le dernier « cadre de négociation » du budget de l’UE a été rédigé par la présidence espagnole du Conseil de l’UE et partagé avec les ambassadeurs des États membres mercredi 6 décembre 2023.
- Celui-ci montre l’engagement des 27 à limiter l’augmentation du budget de l’UE à un minimum, tout en conservant l’aide financière à l’Ukraine.