Bien partie en campagne, et potentielle rivale de la présidente von der Leyen au sein de la famille conservatrice, la présidente du Parlement européen Roberta Metsola (MT-PPE) a repris les éléments de langage de son groupe pour tracer un raccourci rapide et controversé entre les réglementations européennes du Green deal et la montée de l’euroscepticisme.
- Au-delà des polémiques de campagne, une grande partie de l’opinion publique s’interroge toujours : écologie et préservation des équilibres naturels sont-elles compatibles avec la croissance et même l’activité économique ?
- Récurrente, théorique aussi bien que politique, la question reste en permanence un sujet d’opposition entre les scientifiques et les acteurs du monde économique.
- L’échange tendu entre le climatologue Jean Jouzel et le patron de Total Energies, lors du sommet du MEDEF, a encore accentué le dialogue de sourds sur la nécessité de remettre en cause le modèle économique dominant pour répondre aux impératifs écologiques.
- Surtout au moment où les effets les plus nets du dérèglement climatique deviennent évidents pour le plus grand nombre.
- Paradoxalement, cette prise de conscience semble aussi renforcer une forme de déni, note Stéphane Foucart dans Le Monde.
- Cachée derrière l’appel au réalisme et au respect des réalités économiques, la sidération devant l’ampleur de la tâche et des moyens à y consacrer nourrit le sentiment d’impuissance et une forme de dissonance cognitive entre les plaidoyers vibrants pour le changement d’un côté et la poursuite des pratiques nocives de l’autre.
- Un phénomène déjà bien étudié aussi par les scientifiques et encore récemment souligné.
- « La puissance publique doit choisir”, rappellent les auteurs de cette tribune sur le cas Jouzel/Pouyanné.
- Au-delà la sidération, les choix sont politiques, et demandent à la fois expertise et investissement.
- En capital financier comme en capital politique.
- La volonté politique, c’est par exemple la possibilité de légiférer sur un crime d’écocide.
- Déjà en débat au Parlement européen depuis deux ans, l’idée fait son chemin et un nombre croissant de pays envisagent d’adopter des législations contraignantes pour criminaliser les atteintes à l’environnement.
- Cela se manifeste aussi avec la cohérence et la transparence sur les études scientifiques.
- Ainsi les récentes conclusions des agences européennes chargées de l’évaluation du glyphosate sont contestées par les experts d’un groupe d’ONG
- Le groupe est mené par PAN-Europe, une ONG qui lutte contre l’usage des pesticides et défend une agriculture à impact réduit sur l’environnement.
- Le groupe dénonce des failles dans la méthodologie des agences européennes et s’oppose à la proposition de la Commission de renouveler le glyphosate.
- Le caractère cancérigène de l’herbicide a pourtant été établi par de nombreuses études, y compris l’INRA en France.
- Enfin, la volonté politique c’est la coopération plutôt que la concurrence.
- Sur les batteries, l’experte de l’ONG Transport et Environnement, Julia Polinoscanova estime, qu’à l’heure actuelle :
- “pour les pays de l’UE, entrer en compétition avec les USA ou la Chine sur les matériaux critiques revient à courir un grand prix de F1 avec une Fiat 500”.
- Il faut une approche européenne.