ROBERTA CLACK 

Bien partie en campagne, et potentielle rivale de la présidente von der Leyen au sein de la famille conservatrice, la présidente du Parlement européen Roberta Metsola (MT-PPE) a repris les éléments de langage de son groupe pour tracer un raccourci rapide et controversé entre les réglementations européennes du Green deal et la montée de l’euroscepticisme.  

  • Au-delà des polémiques de campagne, une grande partie de l’opinion publique s’interroge toujours : écologie et préservation des équilibres naturels sont-elles compatibles avec la croissance et même l’activité économique ?  
  • Récurrente, théorique aussi bien que politique, la question reste en permanence un sujet d’opposition entre les scientifiques et les acteurs du monde économique. 
  • L’échange tendu entre le climatologue Jean Jouzel et le patron de Total Energies, lors du sommet du MEDEF, a encore accentué le dialogue de sourds sur la nécessité de remettre en cause le modèle économique dominant pour répondre aux impératifs écologiques. 
  • Cachée derrière l’appel au réalisme et au respect des réalités économiques, la sidération devant l’ampleur de la tâche et des moyens à y consacrer nourrit le sentiment d’impuissance et une forme de dissonance cognitive entre les plaidoyers vibrants pour le changement d’un côté et la poursuite des pratiques nocives de l’autre. 
  • Déjà en débat au Parlement européen depuis deux ans, l’idée fait son chemin et un nombre croissant de pays envisagent d’adopter des législations contraignantes pour criminaliser les atteintes à l’environnement.  
  • Cela se manifeste aussi avec la cohérence et la transparence sur les études scientifiques. 
  • Ainsi les récentes conclusions des agences européennes chargées de l’évaluation du glyphosate sont contestées par les experts d’un groupe d’ONG  
  • Le groupe dénonce des failles dans la méthodologie des agences européennes et s’oppose à la proposition de la Commission de renouveler le glyphosate. 
  • Le caractère cancérigène de l’herbicide a pourtant été établi par de nombreuses études, y compris l’INRA en France. 
  • Enfin, la volonté politique c’est la coopération plutôt que la concurrence.  
  • Sur les batteries, l’experte de l’ONG Transport et Environnement, Julia Polinoscanova estime, qu’à l’heure actuelle :  
  • “pour les pays de l’UE, entrer en compétition avec les USA ou la Chine sur les matériaux critiques revient à courir un grand prix de F1 avec une Fiat 500”.