La COP 26, en plus d’avoir reflété un échec sur les engagements internationaux, a mis en scène une réelle division au sein de l’UE, entamant en grande partie sa crédibilité de modèle global dans la lutte contre le dérèglement climatique. L’un des clivages profonds qui mine l’unité européenne est celui du nucléaire et de son intégration dans la taxonomie verte.
- L’Allemagne, l’Autriche, le Danemark, le Luxembourg et le Portugal ont signé le 11 novembre à Glasgow une déclaration commune “pour une taxonomie européenne sans nucléaire”.
- Cette lettre est publiée un jour après que les dix États européens défenseurs du nucléaire ont estimé dans une tribune parue dans Le Figaro, que l’inclusion de l’atome dans la taxonomie était « vitale ».
- Les pays signataires de la déclaration commune estiment que le nucléaire est dangereux et à l’encontre du principe du Do no significant harm.
- Tous indiquent qu’ils reconnaissent le droit souverain des États membres de décider s’ils sont pour ou contre l’énergie nucléaire dans le cadre de leurs systèmes énergétiques nationaux, pour autant, ils expliquent craindre “que l’inclusion de l’énergie nucléaire dans la taxonomie ne porte définitivement atteinte à l’intégrité, la crédibilité et donc à l’utilité de cette dernière.”
- Le 15 novembre, 129 ONG avaient signé une lettre pour faire pression sur l’Allemagne afin qu’elle refuse l’intégration du nucléaire dans la taxonomie.
- Olaf Scholz, probable successeur d’Angela Merkel, reste silencieux sur le sujet, ménageant ses partenaires écologistes, historiquement adversaires du nucléaire.
- Un message similaire a fait l’objet d’une déclaration commune d’une vingtaine d’élus au Bundestag et d’eurodéputés.
- À titre de compromis, Pascal Canfin, (FR-Renew), président de la Commission ENVI, propose que le gaz et l’énergie nucléaire soient peut- être inclus dans la catégorie « transition » de la taxonomie financière durable de l’UE, et non pas dans la catégorie “énergie verte”, cela en vue d’aboutir à une indépendance énergétique basée sur les énergies renouvelables.
- Il précise qu’il est nécessaire pour le nucléaire d’appliquer “des conditions sur la gestion des déchets et leur taux de recyclage”.
- De plus, une revue des règles tous les cinq ans sera également indispensable pour « prendre en compte les progrès technologiques » de réutilisation des déchets radioactifs.