Dans un article publié dans la Revue Européenne du Droit en décembre 2021, Arancha Gonzalez Laya, ancienne ministre des Affaires étrangères, de l’Union européenne et de la Coopération d’Espagne, revient sur trois notions qui définissent la géopolitique : le territoire, le pouvoir et le récit. Elle démontre que celles-ci ne peuvent plus directement répondre aux enjeux des relations internationales au 21e siècle.
- Le territoire est aujourd’hui bien plus qu’un espace géographique physique. Le monde étant dorénavant interconnecté, la pandémie de la Covid-19, les changements climatiques ou les crises mondiales prouvent, selon Arancha Gonzalez Laya, le dépassement de la notion de territoire.
- Il faut plutôt construire l’avenir sur la base de la coresponsabilité. Notre siècle ne doit plus être celui de la logique des relations Nord-Sud, chaque partie du monde doit comprendre que l’avenir est en jeu, et nécessite des réponses et des décisions communes.
- La notion de puissance a changé aussi. De puissance militaire des armées, de la sécurité et de la défense, autour de la notion de « hard power », elle s’est transformée.
- Elle ne réside plus seulement dans l’expression d’un État. On y trouve également le poids des entreprises ou de l’opinion publique à prendre en compte, par exemple.
- En ce sens, le pouvoir devient une notion plus diffuse, composite et complexe. C’est pourquoi l’auteur préfère parler de résilience, autour du concept « d’autonomie stratégique ».
- Enfin, la notion de récit comprend la capacité de mobiliser un peuple derrière une idée ou un idéal. Selon Arancha Gonzalez Laya, le grand défi pour l’Europe aujourd’hui est de parvenir à transformer un récit basé sur les fantômes du passé en un récit ancré dans l’avenir.
- Le récit à écrire aujourd’hui, à l’heure de la pandémie, est celui d’une Europe qui protège.
- L’auteure met l’accent sur le fait qu’il est important de prendre en compte, et de « rendre hommage » à la manière dont l’Europe a répondu à la crise sanitaire d’aujourd’hui.