Dans un entretien accordé au Grand Continent, le Commissaire européen à la Justice, Didier Reynders, met en garde contre le risque systémique de remise en cause de la primauté du droit européen.
∙ Celui-ci a réaffirmé que la force du pacte européen est fondé sur le respect de l’État de droit : « Vivre dans une union suppose avant toute chose que le droit de l’Union soit appliqué de manière uniforme partout à travers elle », a-t-il indiqué.
∙ La singularité de la situation de la Pologne est que la primauté des traités européens eux-mêmes est remise en cause par le pouvoir en place. La requête au Tribunal constitutionnel a été soumise par le Premier ministre. Alors que comme le souligne Reynders, la majorité des citoyens du pays souhaite rester au sein de l’UE.
o Selon les données Eurobaromètre, 72% de la population polonaise se sent attachée à l’Union européenne, le pays arrivant en tête devant les 26 autres États membres.
o Cet élément doit attirer notre attention au moment de considérer le nombre de publications exposant la Pologne comme un « tout particulièrement eurosceptique ».
∙ Si la Commission européenne dispose d’outils pour réagir (procédure d’infractions, règlement sur la conditionnalité, la procédure de sanction prévue par l’article 7 du TUE), Didier Reynders affirme que l’Union est confrontée ici non pas à une crise existentielle, mais à une remise en cause de ses fondements, car « Une Union « à la carte » n’est pas une Union ».