Plus encore que la Russie, la Chine représente un véritable casse-tête stratégique pour l’UE. Comment rompre avec les décennies de naïveté complaisante à l’égard d’un partenaire devenu rival, et défendre les intérêts européens sans adopter la rhétorique de l’ennemi et se retrouver de facto alignés sur la défense des intérêts américains ?
- Dans un exercice d’équilibre, la présidente de la Commission Ursula von der Leyen a esquissé, dans son discours du 30 mars 2023, une nouvelle approche des relations entre l’UE et la Chine.
- Elle appelle à une position plus ferme à l’égard de la Chine en raison des distorsions causées par le capitalisme d’État chinois.
- Sans adopter la stratégie américaine de « découplage » entre les économies, la Présidente propose plutôt de se concentrer sur la réduction des risques plutôt que sur une distanciation mutuellement néfaste.
- Elle a également évoqué la possibilité d’un « instrument » visant à empêcher le transfert de technologies émergentes sensibles de l’UE vers la Chine.
- Ce discours intervient quelques jours avant sa rencontre avec Emmanuel Macron en Chine, à l’invitation du président français.
- Associer la Commission européenne à son initiative diplomatique est un geste important de la part du président Macron. Au moins pour le symbole.
- C’est une façon de souligner l’unité des Européens et de rappeler ses partenaires à leurs devoirs de solidarité européenne.
- On pense en particulier à l’Allemagne, dont le Chancelier Olaf Scholz en décembre 2022 avait fait cavalier seul lors d’une visite à Beijing, aux accents de nationalisme industriel évidents.
- Elle appelle à une position plus ferme à l’égard de la Chine en raison des distorsions causées par le capitalisme d’État chinois.
- Cette visite intervient à un moment crucial, après celle de Xi à Vladimir Poutine pour réaffirmer un axe antioccidental.
- Entre-temps, le président chinois Xi Jinping a insisté sur la préparation à la guerre lors de la réunion annuelle du parlement chinois et du principal organe consultatif politique.
- Il a annoncé, une augmentation de 7,2 % du budget de la défense de la Chine et des plans pour rendre le pays moins dépendant des importations de céréales étrangères.
- Les préparatifs militaires de Pékin (lois sur la préparation militaire, abris antiaériens et nouveaux bureaux de « mobilisation pour la défense nationale ») et sa rhétorique menaçante à l’égard des États-Unis laissent penser que Xi a déjà tiré les leçons des échecs du président russe en Ukraine.
- Il nous tarde d’avoir l’analyse de ces faits par les conseillers en stratégie de l’industrie automobile.
- Cette mise en ordre de bataille s’accompagne de dispositions ciblant directement les soutiens éventuels à l’indépendance de Taïwan, et la création d’une liste noire de militants indépendantistes et de dirigeants politiques à Taïwan.
- On y trouve aussi une autorisation légale d’assassiner les personnes figurant sur cette liste, y compris le vice-président de Taïwan.
- Ce dernier, nouveau président du parti au pouvoir, estime qu’il est « inutile de chercher à apaiser la Chine ».
- Cela étant probablement en lien avec la proximité de l’élection présidentielle à Taïwan, dans moins d’un an.
- Pour cette élection, se jouent en filigrane les alliances et la confrontation entre Beijing et Washington, comme le rappelle Pierre Haski dans sa chronique.
- Entre-temps, le président chinois Xi Jinping a insisté sur la préparation à la guerre lors de la réunion annuelle du parlement chinois et du principal organe consultatif politique.