Si l’histoire en Europe est évidemment partagée, la mémoire n’y est pas commune. La fin de la seconde guerre mondiale n’a pas la même résonance selon qu’on l’a vécue de Londres, Varsovie ou Moscou. Construite contre le retour de ses démons guerriers, l’UE célèbre cette année sa « journée » du 9 mai dans un contexte particulier. Deux villes, deux ambiances ce 9 mai : d’une part, la célébration de l’unité et de la paix à travers l’anniversaire de la Déclaration Schuman de 1950. De l’autre, la commémoration de la victoire soviétique dans la grande Guerre Patriotique contre l’Allemagne nazie, autrement dit la célébration de la puissance et de la nation russe.
- Dans cette journée particulière, les récits se confrontent sur fond de guerre en Ukraine, écrit Denis Simonneau dans le Journal du Dimanche.
- Sur la place Rouge, Vladimir Poutine célèbre le patriotisme russe et une unité aux accents impérialistes, parle de dénazification et fait l’éloge de la parade militaire.
- Au Parlement européen, Emmanuel Macron vient clore la Conférence sur l’avenir de l’Europe, ouvre la possibilité d’une révision des traités, et envisage de nouvelles compétences régaliennes pour l’UE.
- Alors que l’agression russe a relancé la dynamique des élargissements à l’est, dans son discours le président français a proposé la création d’une nouvelle structure institutionnelle : la « communauté politique européenne ».
- Comme une « antichambre de l’UE », ainsi qualifiée par l’Express, pour offrir aux candidats, une nouvelle forme de coopération politique et de sécurité, sans pour autant les asseoir à la table commune du Conseil.
- Cette communauté politique serait également ouverte à des pays tels que le Royaume-Uni.
- Cette idée avait déjà été soulevée par l’ancien président français, François Mitterrand en 1989, mais elle n’a jamais vu le jour.
- Comme une « antichambre de l’UE », ainsi qualifiée par l’Express, pour offrir aux candidats, une nouvelle forme de coopération politique et de sécurité, sans pour autant les asseoir à la table commune du Conseil.
- Dans une analyse pour le JDD, Julien Arnoult estime que cette communauté devrait se concentrer dès maintenant sur la défense et la sécurité défense et les projets de Mikhail Gorbatchev à la même époque, eu égard aux spécificités des ex-Républiques soviétiques.
- La Tribune précise qu’au-delà d’une assistance humanitaire, financière et militaire qu’il conviendra de fournir à Kiev pour de nombreuses années, la présente guerre suppose avant tout une initiative politique pour les Européens.
- Il convient de garder en tête la volonté d’adhésion des pays des Balkans occidentaux, comme l’a rappelé le discours du Président de la République.
- L’enjeu des semaines à venir consiste à dessiner les contours d’une Confédération de citoyens européens permettant de contribuer à l’approfondissement et à l’élargissement de la construction européenne, d’un nouvel ordre politique européen, compatible avec les acquis de l’UE.
- Cette idée d’une réforme de l’UE a été soutenue par l’Allemagne, mais à Kiev on se méfie de ce projet de communauté politique d’un élargissement en trompe l’œil.
- Le ministre ukrainien des affaires étrangères refuse toute alternative à l’intégration européenne, comme le précise Le Monde. Et le président Zelensky a rappelé sa volonté d’adhérer dès que possible à l’Union, déclarant ne pas pouvoir rester dans cette incertitude de manière constante.
- Peut-être aurait-il dû préciser « comme les six candidats des Balkans ».