BORGEN

Mercredi 1er juin, les Danois ont approuvé par une claire majorité (deux tiers) la levée de l’opt-out de leur pays en matière de défense européenne.

  • Le Danemark, longtemps considéré comme un pays plutôt eurosceptique, envoie ici un message très fort de cohésion et solidarité européenne qui tranche avec ses rapports distants à la construction européenne.
    • En 1992, le Danemark avait rejeté le Traité de Maastricht à 50,7%.
    • L’État membre avait ensuite obtenu une série d’exceptions, baptisées opt-outs (options de retrait) dans le jargon européen, approuvés lors d’un référendum l’année suivante.
      • Parmi ces dérogations : la non-participation du Danemark à la politique de défense de l’UE.
  • Même si c’est un « choix historique », comme l’affirme le Président du Conseil européen, Charles Michel, le taux de participation inhabituellement faible (deuxième taux de participation le plus bas de l’histoire du Danemark :
    • environ 67%) pour un des plus fort pourcentages de votes positifs jamais enregistrés dans un scrutin souligne néanmoins l’ampleur de la préoccupation sécuritaire dans la population.
    • Ce choix danois est une conséquence directe de la guerre ukrainienne et influencé par la décision de la Suède et de la Finlande de rejoindre l’OTAN.
  • Ursula von der Leyen a salué ce résultat positif et rappelé que le défi principal au niveau européen est l’unité, la cohésion.
    • Faut-il d’ailleurs parler d’une Europe à 26 ou à 27, vu l’attitude de V. Orban.
  • La Première ministre, Mette Frederiksen a déclaré : « Ce soir, le Danemark a envoyé un signal important. À nos alliés en Europe et à l’Otan, et au (président Vladimir) Poutine. Nous montrons que, quand Poutine envahit un pays libre et menace la stabilité en Europe, nous autres, nous nous rassemblons ».
    • En effet, la fragmentation et l’hétérogénéité de l’UE et par conséquent le manque d’unité et de solidarité est un avantage pour Vladimir Poutine.
  • Le regain d’intérêt pour une Europe de la défense s’ancre également dans des préoccupations nationales historiques.