TRIBUTE TO DJANGO

Avec la fin de la PFUE la Géorgie est restée cantonnée à une « perspective européenne », alors que l’Union européenne accordait à l’Ukraine et à la Moldavie le statut de candidat. Le problème principal qui plombe les espoirs européens des citoyens reste l’instabilité politique chronique.

  • Malgré les réformes et un régime parlementaire, l’héritage soviétique et les oligarques s’avèrent compliqués à éradiquer. Ces derniers, comme l’indique Euronews, sont souvent accusés d’exercer une forte influence sur les médias et la politique du pays.
    • La frustration a fait descendre les citoyens géorgiens dans les rues de la capitale pour manifester contre le gouvernement accusé d’être un obstacle sur le chemin de l’Europe.
      • Les citoyens demandent le départ du Premier ministre Irakli Garibachvili, accusé d’avoir fait reculer l’état de droit et l’instauration d’un gouvernement qui saura amener la Géorgie vers le « rêve européen » et l’octroi du statut de candidat.
    • Le président du Conseil européen, Charles Michel est intervenu personnellement pour inciter la Géorgie à poursuivre ses réformes et son rêve européen.
  • Dans son éditorial pour France inter, Pierre Haski revient sur ces manifestations.
    • Il rappelle que certains citoyens y voient comme le parallèle de la révolte à Kiev, entre 2013 et 2014, qui a chassé l’ancien Président Viktor Ianoukovitch en raison de la non-signature de l’accord d’association avec l’UE.
  • Cette question des ambitions européennes des populations doit impérativement être prise au sérieux car elle constitue maintenant un objet de déstabilisation. C’est très net en Macédoine du Nord qui attend l’ouverture des négociations depuis 2005.
  • Ainsi, côté supranational, alors que l’élargissement est redevenu un sujet politique central, dans le JDD, Julien Arnoult et Edouard Gaudot reviennent en deux temps sur la nécessité pour l’UE d’être à la fois géopolitique et politique.
    • Dans un environnement stratégique de plus en plus dangereux et incertain, l’UE va devoir faire de l’élargissement un véritable levier géopolitique, et « prouver à ses voisins souhaitant la rejoindre qu’elle agit pour leur protection, pour assurer leur paix, voire garantir leur existence. » Le destin de l’UE est d’être géopolitique.
    • Cela suppose aussi qu’elle achève son approfondissement, et donc sa mue politique. Pour cela, outre la levée des vetos nationaux et le renforcement d’un espace public transnational, une démocratisation accrue est nécessaire – en particulier le contrôle des organes politiques majeurs, et sans contrepouvoirs, que sont le Conseil européen et l’Eurogroupe.