Le 15 juillet le Parlement européen a approuvé le texte qui établit que le gaz et le nucléaire sont des énergies au moins de transition, selon les critères détaillés dans le texte, les deux sources font partie de la classification des investissements durables.
- Le texte sera appliqué à partir du 1er janvier 2023, cependant certains États, tels que l’Autriche et le Luxembourg, où siègent les écologistes, se tiennent prêts à saisir la Cour de justice de l’Union européenne considérant que ni le gaz ni le nucléaire ne devraient être assimilés à des énergies renouvelables.
- Comme le souligne Le club des juristes, l’UE s’est fixée l’objectif de la neutralité carbone pour 2050, et a donc commencé à mettre en place des mesures ciblées pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
- On relève par exemple l’interdiction de vente de véhicules à émission CO2 d’ici 2035, décision prise par le Conseil il y a quelques semaines.
- Malheureusement, cette décision du Parlement va à l’encontre des objectifs de la taxonomie européenne, dont Green European Journal rappelle fort justement qu’elle avait été créée pour justement éviter le greenwashing.
- A cet égard le nucléaire pose problème. Certes, il ne génère pas de gaz à effet de serre, mais comme l’indique Le club des juristes “la discussion technique est polluée (sic)”.
- En effet, le cycle de vie des centrales nucléaires, y compris la construction, l’extraction, le transport et le traitement de l’uranium, dégagent des quantités importantes de CO2. En outre, la phase de construction est très coûteuse et trop lente pour contribuer aux réductions d’émissions à court terme et aux objectifs climatiques de 2030 fixés par l’UE.
- Un pays, qui en revanche défend la neutralité du nucléaire est la France, grande gagnante après le vote du Parlement européen
- La France, qui tire environ 70% de son énergie du nucléaire, a été soutenue par la Pologne.
- C’est l’Allemagne qui a suggéré d’ajouter le gaz fossile comme alternative, puisqu’en 2021, l’Allemagne a fermé trois des six centrales nucléaires.
- Lors de la décision de la Commission d’introduire le gaz et le nucléaire dans le règlement sur la taxonomie, une alliance transnationale et inter-partis de députés européens opposés à la proposition s’est formée .
- Lors du vote principal en plénière, 278 députés européens de tous les partis ont voté pour bloquer la proposition, soit à 75 près, les 353 voix nécessaires pour obtenir la majorité absolue requise.
- Le texte a été approuvé par le PPE, en revanche, les Verts ont voté contre.
- D’ailleurs, selon les activistes du climat, la décision de la Commission n’aggrave pas seulement la crise climatique mais elle aura également un effet sur la guerre en Ukraine: les investissements dans le gaz et le nucléaire n’aident pas l’UE à devenir indépendante vis-à-vis de la Russie.
- Selon une enquête de Greenpeace, depuis mars 2018 (date à laquelle la Commission a présenté son plan d’action sur la finance durable), les lobbies russes ont eu beaucoup d’influence sur l’introduction du gaz et du nucléaire au règlement de la Taxonomie européenne.
- Lors du vote principal en plénière, 278 députés européens de tous les partis ont voté pour bloquer la proposition, soit à 75 près, les 353 voix nécessaires pour obtenir la majorité absolue requise.
- La Commission explique néanmoins que le gaz et le nucléaire sont nécessaires pour la période de transition pour lutter contre le réchauffement climatique et, sans craindre une quelconque incohérence, créé une journée annuelle de commémorations des victimes du climat.
- Frans Timmermans a déclaré : “Je pense que ce serait une bonne idée de commémorer au moins un jour par an les victimes de ces terribles phénomènes météorologiques”.
- Un an après les terribles inondations ayant emporté la mort et la ruine de nombreux citoyens de l’ouest de la Belgique, les craintes sont encore vives et les rancœurs tenaces.