Too big to fail. La question avait été posée à propos des banques, systémiques pour nos économies, au moment de la crise des dettes souveraines. Il y a toutefois un autre secteur d’importance équivalente dont la chute pourrait coûter très cher aux Européens : l’automobile.
- La voiture allemande va mal. Les données de l’office fédéral des statistiques montrent qu’au cours des neuf premiers mois de 2025, l’emploi dans ce secteur a chuté de 6,3 % par rapport à l’année précédente.
- Ceci a emporté la destruction d’emplois directs.
- Il s’agit du secteur industriel le moins performant du pays, et ce sont les fournisseurs les plus touchés.
- Sachant, comme le montrent les analyses des experts, que l’industrie automobile allemande a intégré dans sa chaine de production un grand nombre de pays européens au sud et à l’est.
- La chute ne se limiterait pas à l’Allemagne.
- L’industrie automobile d’Europe centrale et orientale (CEE) subit ainsi de fortes pressions économiques :
- l’inflation, le coût de l’énergie et les tarifs géopolitiques fragilisent sa compétitivité.
- Le nearshoring et les chaînes d’approvisionnement se redessinent, tandis que les prestataires logistiques adaptent leurs opérations (digitalisation, durabilité), en misant sur la flexibilité pour résister à l’incertitude.
- Une industrie aussi systémique que les banques.
- Pour tenter de se sauver, les industries automobiles européennes et allemandes semblent avoir choisi la mauvaise cible, en s’attaquant aux normes environnementales contraignantes de l’UE.
- Surfant sur la vague de contestation du Pacte Vert, le chancelier allemand a demandé, comme prévu (ES 15/9/25, et 10/3/25) , à l’Union européenne de revoir l’interdiction des ventes de voitures thermiques prévue en 2035, soulignant que l’industrie automobile allemande est en difficulté.
- Il plaide pour une transition technologique plus progressive afin de protéger l’emploi et la compétitivité des constructeurs allemands.
- Autrement dit, comme les constructeurs européens ont du mal à vendre des voitures électriques, la plupart d’entre eux, dont l’ACEA, leur association à Bruxelles, souhaitent ainsi que l’interdiction des voitures à moteur à combustion interne en 2035 soit assouplie.
- La Commission européenne prévoit de réexaminer cette interdiction en décembre.
- Il serait très étonnant que l’objectif en sorte intact.
- La France est pour le moment encore en faveur de la cible 2035 – mais d’une part la pression de ses constructeurs se fait plus forte, et de l’autre, un compromis sur le dossier pourrait se monnayer sur d’autres dossiers nucléaires ou agricoles.