EDIPFIANT 

Dans l’épisode précédent (ES 13/10/25), nous écrivions que la coopération industrielle européenne, dans le secteur militaire, rencontrait des obstacles d’une complexité inédite : souveraineté technologique, champions nationaux, interopérabilité. La proposition par Paris et Berlin pour rationaliser les équipements, concentrer les commandes et consolider l’industrie n’est pas certaine de fonctionner – la stratégie 2030 vise standardisation, protection technologique, stabilisation des programmes et modernisation des flottes existantes, mais les querelles de gouvernance persistent, notamment sur le pilotage du Système de combat aérien du futur (SCAF – FCAS).  

  • Néanmoins, l’Europe accélère la construction d’un écosystème de défense plus intégré, à la fois par la politique industrielle commune et par des coopérations ciblées avec ses voisins.  
  • Le contexte stratégique – retour de la guerre de haute intensité, menaces balistiques et hypersoniques, dépendances technologiques – pousse les États à mutualiser efforts, financements et capacités, sans renoncer à leurs priorités de souveraineté.  
  • Cette dynamique, cependant, bute régulièrement sur les lignes de fracture de la sphère privée, où la gouvernance, la répartition des tâches et les équilibres capitalistiques redeviennent décisifs.  
  • Doté de 1,5 milliard d’euros sur 2025–2027, EDIP vise à accroître la coopération entre États membres, à encourager des projets communs et à structurer un marché capable d’absorber des séries plus longues, standardisées, à coûts maîtrisés.  
  • L’objectif est affiché : réduire la fragmentation, accélérer les livraisons et doter l’Union d’une autonomie stratégique crédible d’ici 2030.  

Avec son programme EDIP l’Europe chercherait-t-elle enfin à tuer le Père, en l’occurence l’oncle Sam?