DES CHIFFRES ET DES LETTRES 

Alors que s’intensifient les négociations sur le prochain budget de l’UE (CFP/MFF 2028–2034), la Commission, gardienne des traités, montre qu’elle n’est peut-être pas l’acteur le plus fiable dans la défense du droit européen.   

  • C’est dans le contexte de la bataille budgétaire que se pose cette question gênante : la Commission aurait-elle violé son propre droit en approuvant le Plan stratégique national (PSN) de la PAC française ? 
  • Selon Collectif Nourrir et ClientEarth, oui.  
  • Former une requête contre la Commission est loin d’être évident.  
  • Les ONG n’ont pas d’accès direct à la Cour de justice de l’Union européenne.  
  • Avec comme fondement la Convention d’Aarhus, qui permet à la société civile de demander le réexamen d’actes administratifs européens susceptibles d’enfreindre le droit environnemental. 
  • Leurs arguments étaient principalement environnementaux, même si elles rappellent qu’une PAC plus équitable est tout aussi importante qu’une PAC plus verte. 
  • La demande a été soumise en novembre 2022, et en mai 2023, la Commission l’a rejetée comme « infondée ». 
  • C’est ce rejet — et non le plan français lui-même — que les ONG ont contesté devant le Tribunal. 

  

  • Le moment décisif est survenu le 29 octobre 2025, lorsque le Tribunal de l’Union européenne a donné raison aux ONG.  
  • Il estime que la Commission n’a pas suffisamment vérifié si le plan respectait les exigences environnementales essentielles, en particulier la BCAE/GAEC 7 (rotation des cultures). 
  • La décision met en évidence la fragilité structurelle du modèle renationalisé de la PAC introduit en 2021. 
  • La Commission reconnait qu’elle n’a plus le pouvoir de prescrire les modalités détaillées de mise en œuvre aux États membres.  
  • Le débat autour de la HVE (Haute Valeur Environnementale) — critiquée pour sa faible ambition environnementale malgré son éligibilité aux éco-régimes — ne fait que renforcer ces préoccupations. 

  

  • Elle rappelle cette évidence, qu’il est nécessaire que la Commission accepte de faire son travail scrupuleusement.