La sécurisation de l’espace aérien européen face aux incursions russes remet en perspective l’épineuse question des garanties de sécurité pour l’Ukraine une fois le conflit terminé.
- En août dernier, Donald Trump rencontrait Vladimir Poutine en Alaska pour des discussions unilatérales sur la guerre en Ukraine.
- “Un jeu de dupes”, expliquait Pierre Haski dans son éditorial du 4 septembre 2025.
- Une semaine plus tard, des dirigeants européens se pressaient à la Maison Blanche dans une démonstration de leur soutien à Volodymyr Zelensky pour obtenir des garanties sécuritaires pour l’Ukraine et l’Europe.
- Une réunion qui fut presque aussi infructueuse.
- Après l’échec de ses tentatives de conciliations en Alaska, le président américain a semblé hausser le ton sur les sanctions à l’encontre de la Russie, et perdre patience dans un contexte d’escalade en Ukraine et d’intrusions russes dans l’espace aérien européen.
- Cependant, les équilibres sont complexes et l’élargissement des sanctions aux pays achetant des hydrocarbures russes a poussé l’Inde dans les bras de la Chine et solidifié une alliance de l’Organisation de coopération de Shanghai (ES 8/9/25);
- Trump met maintenant en garde les membres de l’OTAN et menace de retirer le soutien des Etats-Unis s’ils poursuivent leurs achats d’hydrocarbures russes.
- Oubliant au passage que les principaux récalcitrants, la Hongrie et la Slovaquie, sont dirigées par des premiers ministres qui se réclament de lui.
- Les sanctions européennes, pour leur part, restent difficiles à évaluer, et doivent aussi être durcies.
- Malgré un ton nettement plus favorable à l’Europe ces dernières semaines, les Etats-Unis ne se sont pas engagés sur la voie d’une participation active à la défense européenne post-guerre.
- La vente d’armes américaines à l’Ukraine se poursuivra – elle est dans l’intérêt de l’économie américaine– .
- Toutefois, le déploiement de forces armées américaines et la participation de ces dernières dans la défense européenne reste en suspens.
- Trump ne s’y oppose plus de manière frontale, et a même exprimé être ouvert à des garanties sécuritaires américaines pour l’Europe en dehors de l’OTAN – sans précisions.
- Un flou et un soutien frileux qui ne peuvent que favoriser la position de Moscou, dont les opérations aériennes visent à semer la peur et la discorde.